Le gouvernement letton a approuvé la déclaration de l’état d'urgence à la frontière avec la Biélorussie en raison du nombre grandissant de migrants clandestins, a déclaré ce mardi la ministre de l’Intérieur Marija Golubeva.
«Le renforcement de la sécurité aux frontières commencera immédiatement», a-t-elle écrit sur son compte Twitter.
Cette décision «ferme de facto provisoirement la frontière entre la Lettonie et la Biélorussie», comme l’a déclaré aux journalistes Arturs Krisjanis Karins.
Riga avait déjà envoyé 50 militaires des Forces armées nationales lettonnes pour renforcer la protection de la frontière. Le Parlement a demandé l’autorisation pour les gardes-frontières d’utiliser leurs armes contre les migrants clandestins.
Selon le chef du service national des gardes-frontières, près de 200 migrants ont été appréhendés en 24 heures à la frontière biélorusso-lettonne.
Une situation similaire
La Lituanie voisine a elle aussi déclaré, début juin, être dans une «situation extrême» face à l’afflux de migrants venant du Moyen-Orient et d'Asie centrale via la Biélorussie. Le pays projette de construire une clôture surmontée de barbelés à la frontière, longue de plus de 500 kilomètres. L'érection de cette barrière est une «bonne idée», mais aucun financement communautaire ne sera accordé pour cet ouvrage, a annoncé ce mardi la Commission européenne.
Le Parlement lituanien discute également de la possibilité d'autoriser l'armée à patrouiller le long de la frontière et de limiter temporairement les demandes d'asile. Quelque 4.026 personnes sont illégalement entrées en Lituanie depuis la Biélorussie depuis le début de l'année, contre 74 en 2020, a indiqué dans un communiqué du 3 août le ministère lituanien de l'Intérieur.
Loukachenko jette l’éponge
La situation s’est aggravée ces derniers temps dans les zones frontalières. Les gardes-frontières biélorusses ont plus d’une fois déclaré que les pays voisins expulsaient de force des migrants, en les privant de l’aide médicale nécessaire. Ces migrants présentent souvent des blessures, selon le service.
Le Président Loukachenko a par la suite renforcé la protection de la frontière. Selon lui, Minsk n’a plus l’intention de contenir le flux de migrants allant vers les pays de l’UE, n’ayant plus «d’argent ni de forces» pour cela en raison des sanctions imposées par l’Occident.