«Bande de p*dés», «On va tous vous enc*ler»: des chants de supporters stéphanois interrogent

Des chants remplis d’insultes sont descendus des tribunes du stade Geoffroy-Guichard. Une association a dénoncé leur caractère homophobe et interpellé les autorités.
Sputnik
Après les polémiques racistes ayant émaillé l’Euro, voici que la reprise de la Ligue 1 vient également charrier son lot de controverses.
Pour son premier match de la saison, contre Lorient, l’équipe de Saint-Étienne a ainsi vu ses supporters s’illustrer. Des chants contenant les insultes «Bande de p*dés», «On va tous vous enc*ler» ont été entendus au stade Geoffroy-Guichard, désormais rouvert au public sur présentation du pass sanitaire.
Des chants repérés par le collectif Rouge direct, qui en a diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux.
L’association a interpellé le club stéphanois, la Ligue de football professionnelle et le ministre des sports, dénonçant des insultes homophobes.
«Hurler dans un stade: sale PD pour injurier l'adversaire, pour nous, pour les personnes LGBT, pour les gays, c'est extrêmement violent. Il faut leur expliquer que c'est puni par la loi, que c'est quelque chose qui est grave, au même titre que le racisme ou que l'antisémitisme», explique à France Bleu Julien Pontès, porte-parole de Rouge direct.
Le collectif a également rappelé que l’AS Saint-Étienne avait signé la Charte contre l’homophobie dans le sport en 2010, laquelle prévoit des «sanctions adéquates contre toute attitude homophobe», notamment contre les «propos insultants».
Les Verts avaient aussi soutenu la lutte contre l’homophobie en 2019, acceptant de porter un brassard aux couleurs de l'arc-en-ciel. L’entraîneur d’alors, Jean-Louis Gasset, et le capitaine de toujours, Loïc Perrin, avaient arboré le signe aux couleurs de la communauté LGBT.

Pas d’arrêt des matchs

Les arbitres n’ayant pas interrompu la rencontre ce 8 août, le match a finalement pu aller à son terme, se concluant sur un score de parité, 1-1.
La question de l’arrêt des matchs dans ce genre de situation avait d’ailleurs crée la controverse, il y a quelques années. En 2019, Emmanuel Macron s’y était montré «totalement favorable», déclarant sur France info qu’il était de la «responsabilité des clubs» de changer «l’art d’être supporter».
Dans le sillage de ces déclarations, plusieurs matchs avaient alors été interrompus en Ligue 1, pour des propos ou des banderoles homophobes. Des décisions arbitrales saluées par les membres du gouvernement.
Mais Noël Le Graët, président de la Fédération française de football, avait finalement désavoué l’exécutif, demandant aux arbitres de ne plus arrêter les rencontres en cas de chants homophobes.
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