Dans un Vatican secoué par un scandale financier impliquant un cardinal, le pape François se remet d’une intervention chirurgicale du mois dernier et planifie les visites à venir, notamment au Liban et en Slovaquie, le tout sans se douter qu’il est le destinataire de courriers des plus menaçants.
Les employés du centre de tri postal de Peschiera Borromeo dans la province italienne de Milan qui s’occupaient du courrier dans la nuit du 8 au 9 août ont trouvé une enveloppe contenant trois balles de pistolet, rapporte Il Messagero.
Le chef de l'établissement a appelé les carabiniers pour des investigations complémentaires.
Des balles de calibre neuf millimètres
L'enveloppe présentait un cachet français mais sans mention de l’expéditeurs, souligne le média. L’adresse du destinataire était écrite au stylo plume et à peine lisible: «Le pape, Cité du Vatican, place Saint-Pierre à Rome».
Au cours des investigations, les enquêteurs ont identifié la nature du contenu de l'enveloppe: trois balles de type Flobert de calibre neuf millimètres. L'enveloppe fait également l’objet de vérifications de la part des enquêteurs.
Une tentative d’attentat présumée et un autre déjoué
Depuis son élection au Saint-Siège en mars 2013, le souverain pontife s’est retrouvé plusieurs fois exposé au danger.
En novembre de la même année, Nicola Gratteri, procureur de Reggio de Calabre, spécialiste de la mafia calabraise vivant depuis 1989 sous escorte, avait affirmé que le pape gênait la mafia à cause de la politique de transparence qu’il avait imposée à l’Institut pour les œuvres de la religion, la banque du Vatican.
«François veut nettoyer les institutions financières du Vatican. Les mafieux qui recyclent l'argent de la criminalité organisée grâce à des connivences avec l'Église s'inquiètent. J'ignore si les parrains ont les moyens de faire quelque chose contre le pape, mais je sais qu'ils y pensent. Le danger est réel», avait averti le magistrat.
En septembre 2015, un adolescent américain de 17 ans avait tenté de le faire assassiner au nom de Daech* en recrutant un sniper pour lui tirer dessus et déclencher des explosifs alors qu’il donnait une messe à Philadelphie, aux États-Unis. Sans le savoir, l’adolescent avait recruté un agent sous couverture du FBI et avait été arrêté 12 jours avant la date prévue de l’attentat.
Une controverse avec les familles homosexuelles
En octobre 2020, les propos du pape estimant que «les personnes homosexuelles ont le droit d’être en famille» et qu’elles avaient «le droit d’être couvertes légalement» avaient provoqué une polémique. Le Vatican n’avait cependant pas tardé de préciser que François n’avait aucunement remis en cause le dogme du mariage entre un homme et une femme.
À la mi-mars, le Vatican a réaffirmé la doctrine de l’Église catholique considérant l’homosexualité comme un «péché» et confirmé l’impossibilité pour les couples de même sexe de recevoir les sacrements du mariage réservés à «l’union indissoluble entre un homme et une femme».
Un proche du pape impliqué dans un scandale financier
Un scandale à peine étouffé, un autre éclate, cette fois financier: le procès du cardinal Becciu et de ses co-prévenus, jugés pour divers délits financiers, s'est ouvert au Vatican le 27 juillet.
Angelo Becciu était en 2014 «substitut de la secrétairerie d'État», numéro deux et l'équivalent d'un ministre de l'Intérieur en contact constant avec le pape François. Il a été démis de ses fonctions et privé de ses privilèges de cardinal par le souverain pontife en septembre dernier.
*Organisation terroriste interdite en Russie