Pancarte antisémite dans la manifestation anti-pass à Metz: le parquet ouvre une enquête - photo

Le ministre de l’Intérieur a saisi le préfet après qu’une manifestante a brandi une pancarte antisémite lors de l’action anti-pass sanitaire à Metz. La justice a ordonné une enquête.
Sputnik
Gérald Darmanin a considéré la pancarte portée la veille à Metz par une manifestante contre le pass sanitaire comme «abjecte» et a annoncé avoir saisi le préfet.
Interrogé par l'AFP, celui-ci a précisé qu'il s'agissait d'une enquête de flagrance confiée au commissariat de Metz.
La Licra a annoncé à l'agence son intention de porter plainte à propos de la pancarte antisémite portée, la veille à Metz, par une manifestante contre le pass sanitaire et qui a suscité un tollé sur Twitter.
«On va porter plainte», a déclaré à l'AFP la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, qui considère que l'«on est très clairement en présence d'une pancarte à l'antisémitisme assumé». Il «faut être intraitable», a encore souligné la Licra.
«Consternant et révoltant», a dénoncé sur Twitter Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants.
«L'antisémitisme a tué hier et tue encore aujourd'hui. L'antisémitisme n'est pas une opinion. C'est un délit, qui doit être condamné systématiquement», a renchéri la ministre déléguée à l'Égalité, Élisabeth Moreno.
Le délégué général d'En Marche! Stanislas Guérini, toujours sur Twitter, a également fustigé «l'antisémitisme à visage découvert. Ignoble. Glaçant», et l'a estimé «passible de poursuites».
L'ambassade d'Israël en France s'est dite «épouvantée d'une telle expression de la haine antisémite la plus abjecte».
Des réactions saluées par la Licra, qui demande également aux organisateurs des manifestations contre le pass sanitaire de «se désolidariser de ce genre de propos».

Origines du slogan

Une photo diffusée sur les réseaux sociaux montre une jeune femme brandissant une pancarte sur laquelle sont inscrits les noms de plusieurs responsables politiques, hommes d'affaires et intellectuels, dont certains sont juifs, autour du slogan «Mais qui?».
Ce slogan est apparu à la suite d'une interview en juin sur la chaîne CNews d'un général à la retraite, Daniel Delawarde, signataire d'une tribune évoquant «le délitement» de la France, publiée par Valeurs actuelles.
A la question «qui contrôle la "meute médiatique"?» et après plusieurs relances, il avait répondu «la communauté que vous connaissez bien», avant d'être coupé par le présentateur, Jean-Marc Morandini.
Pour la Licra, ce slogan est «une autre manière de dire qu'on n'aime pas les juifs».
Le parquet de Paris avait ouvert peu après l'interview du général Delawarde une enquête pour «diffamation publique» et «provocation à la haine et à la violence à raison de l'origine ou de l'appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion».
La manifestation messine avait réuni samedi 3.800 personnes selon la police.
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