Le courant Gulf Stream est actuellement à son niveau de circulation le plus faible depuis 1.600 ans, et une nouvelle analyse, publiée dans la revue Nature Climate Change, montre qu'il pourrait être sur le point de s'arrêter pour de bon. Un tel événement, s'il avait lieu, aurait des conséquences cruciales pour la planète, marquant l'un des principaux points de basculement du climat.
En raison de la complexité du fonctionnement de son courant, il est pour l'instant impossible de prévoir la date de cette catastrophe qui pourrait survenir dans une ou deux décennies ou dans plusieurs siècles, d’après les scientifiques.
Cet article confirme les résultats d’une autre étude, parue en février, qui constate que la circulation méridionale atlantique, dont le Gulf Stream est un des éléments clés, s’est beaucoup ralentie. Le changement climatique en serait la cause car la densité du Gulf Stream diminue avec le rajout de l’eau douce dû aux précipitations plus abondantes et à la fonte accrue de l'inlandsis du Groenland.
Un impact global
Les conséquences, catastrophiques, perturberaient gravement la répartition des pluies dont dépendent des milliards de personnes en Inde, en Amérique du Sud et en Afrique de l'Ouest, mais aussi l'augmentation du nombre de tempêtes en Europe accompagnées d’une baisse des températures. Elles se traduiront en outre par une élévation du niveau de la mer vers l'est de l'Amérique du Nord et mettront en danger la forêt amazonienne et les calottes glaciaires de l'Antarctique.
«Les signes de déstabilisation déjà visibles sont quelque chose à quoi je ne m'attendais pas et que je trouve effrayant, a déclaré au Guardian Niklas Boers, de l'Institut de Potsdam (Allemagne) pour la recherche sur l'impact climatique, qui a mené les recherches en question. C'est quelque chose que vous ne pouvez tout simplement pas laisser se produire.»
Le réchauffement climatique
Personne ne sait quel niveau de CO2 laisserait échapper la fin du Gulf Stream, explique le chercheur. «Donc, la seule chose à faire est de maintenir les émissions au niveau le plus bas possible. La probabilité que cet événement à impact extrêmement fort se produise augmente avec chaque gramme de CO2 que nous rejetons dans l'atmosphère».
Le 9 août, les Nations unies doivent publier leur premier rapport sur le climat en huit ans, lequel devrait avertir les gouvernements sur la progression du réchauffement climatique et ses conséquences pour la planète, poussant à accélérer les actions prévues.