La publicité de Snickers en Espagne jouant sur les stéréotypes gays crée la polémique – vidéo

De nombreuses accusations d’homophobie ont poussé la marque Snickers à retirer un spot publicitaire en Espagne et à s’excuser.
Sputnik
En Espagne, une publicité pour la barre glacée Snickers est mal passée. La marque a décidé de la retirer face aux multiples accusations d’homophobie et aux appels au boycott. Dans un communiqué, elle a assuré prendre au sérieux l’inclusion et l’égalité, prétextant un «malentendu» causé par cette campagne publicitaire, avant de présenter ses excuses.

La publicité polémique

Snickers avait fait appel à l’influenceur et bloggeur espagnol Aless Gibaja pour un personnage jouant sur les stéréotypes gays. Dans le clip, celui-ci se présente en homme efféminé qui commande un «jus d’orange sexy avec des vitamines A, B et C», provoquant l’air surpris voire agacé de ses interlocuteurs.
À la place, le serveur lui offre une barre glacée de la marque. Après en avoir croqué un morceau, il se transforme en barbu viril et affirme se sentir «mieux» avec une voix grave. «Vous n’êtes pas vous quand vous avez faim», indique ensuite le slogan.

Réactions

La publicité a logiquement suscité l’ire de la communauté LGBT, notamment la fédération nationale espagnole qui les représente. «Il est honteux et regrettable qu’à ce stade, certaines entreprises continuent à perpétuer les stéréotypes et à promouvoir l’homophobie», a-t-elle déclaré.
La polémique a été jusqu’à faire réagir le gouvernement espagnol. La ministre de l’Égalité Irene Montero a écrit sur Twitter: «je me demande à qui cela pourrait sembler être une bonne idée d’utiliser l’homophobie comme stratégie commerciale».

Contexte 

Il convient également de rappeler que la publicité a été diffusée un mois après la mort de Samuel Luiz, un Espagnol de 24 ans tabassé pour son homosexualité, ce qui avait ému le pays. Les faits s’étaient déroulés devant une discothèque de la Corogne, à peine quelques jours après la semaine des Fiertés. Au total, six suspects ont été arrêtés, lesquels auraient frappé le jeune homme en le traitant de «pédé».
Concernant la France, le président de SOS Homophobie David Malouazé a affirmé auprès de l’AFP que ce type d’agression était fréquente, et les auteurs rarement jugés. D’après le ministère de l’Intérieur, les attaques à caractère homophobe ont baissé de 15% en 2020, année qui a toutefois été marquée par la pandémie. «Le confinement a pesé lourdement sur les dépôts de plaintes», explique le collectif Inter-LGBT. Près de trois quarts des victimes sont des hommes, la plupart âgés de moins de 35 ans.
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