Redoutée ces dernières semaines par de nombreux experts, la reprise épidémique se fait sentir dans les hôpitaux.
«Nous commençons à voir cette quatrième vague franchir les portes de l’hôpital avec une augmentation très sensible du nombre de personnes qui sont admises ici et en service de réanimation», a déclaré le 6 août Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement lors de son déplacement à Avignon.
Pour l’instant trois régions, la PACA, l’Occitanie et la Corse, ont été contraintes de déclencher le «plan blanc», dispositif qui permet de déprogrammer certaines interventions chirurgicales jugées non urgentes et de rappeler des soignants en vacances. Les «cellules de crise» ont été réactivées dans plusieurs établissements.
«Le sentiment principal est la lassitude, le plus frustrant est d'y assister sans rien faire […].Les vagues suivent toujours le même modèle même si aujourd'hui les patients ont un peu changé, mais le schéma est toujours pareil en commençant par la population générale puis les hospitalisations et enfin les services de réanimation», s’inquiète Djillali Annane, chef du service de réanimation de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches auprès du Figaro le 5 août.
«On a l'impression que cela ne s'est jamais arrêté», précise Éric Stindel, chef du service réanimation à Brest toujours auprès du Figaro.
«Plateau de haute altitude»
«L'épidémie continue à circuler de manière forte sur le territoire», a poursuivi le porte-parole. Au niveau national l’exécutif parle de «plateau», mais «de haute altitude».
Sur les sept derniers jours, 4.339 personnes ont été admises dans les hôpitaux, et 17% parmi elles (769) se trouvent en réanimation, selon les derniers chiffres de Santé publique France.
Le taux d’incidence grimpe de semaine à semaine. Pour la période du 27 juillet au 2 août, au niveau national cet indicateur est de 226,9 personnes positives au Covid pour 100.000 habitants. Dans la métropole les taux le plus hauts sont dans le sud: en Corse (795,6), dans les Bouches-du-Rhône (626,7), dans l’Hérault (603,5). En Outre-mer, cette proportion est encore pire: 1556,1 à Saint-Barthélemy, 1121,7 en Martinique, 1067,2 en Guadeloupe. C’est pour cette raison qu’un confinement y a été instauré la semaine dernière.
«Pas de fatalité»
Toutefois, la situation actuelle ne peut pas être considérée comme une fatalité, a assuré M.Attal:
«Il n’y a pas de fatalité à ce que cette quatrième vague submerge et déferle sur notre hôpital comme nous l’avons vu dans les vagues précédentes».
C’est dernières semaines le gouvernement ne cesse de répéter que la vaccination reste une arme efficace. Ainsi, d’après une étude de la Drees, service statistique auprès du ministère de la Santé, entre le 19 et le 25 juillet 87% des entrées en soins critiques proviennent de non vaccinés tandis que les patients complètement vaccinés représentent 6%.
En ce qui concerne la couverture vaccinale, 65% de la population totale a reçu au 5 août au moins une injection et plus de la moitié des Français (54,3%) ont désormais un schéma vaccinal complet.