«Une menace pour la démocratie»: Emmanuel Macron s’insurge contre les anti-pass sanitaire

Pour Emmanuel Macron, accusé par certains anti-pass sanitaires d’instaurer une dictature sanitaire, c’est bien la position de représentants du mouvement qui représente «une menace pour la démocratie», selon les extraits d’une interview du Président révélés ce mercredi 4 août par Paris Match.
Sputnik
Évoquant les manifestants anti-pass sanitaire lors de son déplacement en Polynésie fin juillet, Emmanuel Macron, interviewé par Paris Match, n’a pas mâché ses mots. Il les a notamment qualifiés de «quelques dizaines de milliers de citoyens en perte de sens telle qu’ils peuvent dire qu’on vit en dictature». Alors que de nombreux détracteurs reprochent au Président français le caractère dictatorial de ses mesures sanitaires, Macron affirme que c’est au contraire la position des anti-pass qui met en danger l’existence même de la démocratie.
«Je considère qu’il y va de l’existence même des démocraties. Leur attitude est une menace pour la démocratie. Ils confondent tout», déclare le chef de l’État dans des extraits de son interview à Paris Match révélés ce 4 août par l’hebdomadaire.
Et de renchérir: «Je pense qu’ils créent un désordre permanent, parce qu’ils contestent l’existence de l’ordre républicain, mais je ne céderai en rien».

«Et on parle de dictature?»

Emmanuel Macron a d’ailleurs profité de l’entretien pour défendre farouchement le caractère démocratique du fonctionnement de l’État français depuis le début de la crise sanitaire. Dans ce sens, il a notamment tenu à rappeler que la France n’avait «jamais suspendu la vie parlementaire» et que toutes les mesures anti-Covid avaient «été votées par la loi».
«Nous sommes le seul pays qui a eu autant de contrôles parlementaires pendant la crise. Nous sommes le seul pays d’Europe dont les ministres sont convoqués devant le juge en temps de crise. Et on parle de dictature? Le gouvernement répond à des commissions d’enquête parlementaires, à la Cour de justice de la République, à des magistrats […] Enfin, soyons sérieux!», a-t-il lancé.

Quid de l’état d’urgence sanitaire?

S’agissant de la démocratie à l’ère du Covid-19, certains peuvent pointer du doigt le dispositif de l'état d'urgence sanitaire qui prévoit notamment l’attribution de pouvoirs exceptionnellement larges au Premier ministre. Plus concrètement, cette mesure autorise le chef du gouvernement à prendre par décret des mesures limitant la liberté d'aller et venir, d'entreprendre ainsi que celle de réunion, précise le site vie-publique.fr. Qui plus est, sous un état d’urgence, le Premier ministre a le droit d’émettre des décrets établissant des mesures de réquisition de tous biens et services nécessaires pour mettre fin à la catastrophe sanitaire ainsi que des mesures temporaires de contrôle des prix.
Dans le même temps, pour la première fois l'état d'urgence peut être déclaré par décret en Conseil des ministres pour seulement une durée d'un mois. Au-delà de cette période, sa prorogation doit être autorisée par la loi, est-il précisé. Alors, les parlementaires doivent à chaque fois approuver la prolongation des pouvoirs exceptionnels confiés au Premier ministre pour résoudre la crise.

Mouvement anti-pass sanitaire

Trois semaines après le lancement du mouvement anti-pass sanitaire causé par les annonces de Macron du 12 juillet, les manifestants ne semblent pas reculer mais bien au contraire. Chaque samedi, le nombre de manifestants bat le record du rassemblement précédent. Ainsi, alors que le ministre de l’Intérieur avait recensé samedi 17 juillet et samedi 24 juillet 114.000 et 160.000 participants respectivement, le 31 août un nouveau seuil a été franchi avec plus de 200.000 personnes qui ont battu le pavé partout en France.
Le pass sanitaire, déjà en vigueur pour tous les lieux publics recevant plus de 50 personnes, est censé être étendu dès le 9 août aux cafés, restaurants, transports de long trajet et hôpitaux ainsi qu’aux grands magasins et centres commerciaux, sur décision du préfet du département.
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