Depuis le dernier rapport, paru en 2013, du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), qui dépend de l'Onu, tant les émissions de gaz à effet de serre que la température moyenne de la planète n'ont cessé de grimper.
Le nouveau rapport permettra de calculer la quantité d'émissions supplémentaires pouvant être émises dans l'atmosphère avant que la température moyenne mondiale n'augmente de plus de 1,5 degré Celsius.
Selon les experts, les émissions mondiales devraient être réduites de moitié d'ici à 2030 et ramenées à zéro d'ici à 2050 afin d'éviter un réchauffement de la planète supérieur à 1,5°C, susceptible d'avoir des effets catastrophiques à l'échelle mondiale.
Le changement climatique provoque déjà des phénomènes météorologiques meurtriers et désastreux dans le monde entier, comme la fonte accélérée des glaciers et une intensification des ouragans. Au cours de cette année, des pluies sans précédent ont provoqué des inondations dans certaines régions du centre de la Chine et de l'Europe, tandis que des incendies de forêt ravagent la Sibérie, l'ouest des États-Unis et la Méditerranée.
"Le rapport soulignera non seulement le fait que nous battons record après record en termes d'impacts du changement climatique, mais montrera que le monde d'aujourd'hui est en territoire inconnu en termes d'élévation du niveau de la mer et de couverture de glace", a déclaré Kelly Levin, en charge de la science, des données et du changement des méthodes au sein du fonds philanthropique Bezos Earth Fund.
Dans son ensemble, le rapport "soulignera l'urgence pour les gouvernements d'accélérer l'action climatique", a-t-elle ajouté.
Le rapport de 2013 considérait l'industrie humaine comme une cause "extrêmement probable" du réchauffement climatique, indiquant un degré de confiance de 95 % dans cette affirmation, mais le rapport de cette année devrait adopter un langage plus ferme.
"Il est évident qu'il sera plus fort que ce que nous avons connu par le passé en raison du réchauffement croissant de la planète", a déclaré Corinne Le Quéré, climatologue à l'université d'East Anglia, collaboratrice des précédentes évaluations du Giec.
Le Giec regroupe des représentants des gouvernements de 195 pays qui confient des évaluations à des experts et à des chercheurs du monde entier.
Depuis sa création en 1988, le groupe a publié cinq rapports d'évaluation mettant à jour les connaissances scientifiques établies sur le changement climatique, ses effets, les risques et les moyens de résoudre les problèmes.
Dans ces évaluations, les scientifiques examinent des milliers d'études individuelles puis collaborent avec les responsables politiques sur les détails et la formulation utilisés avant de finaliser le projet.
Les gouvernements peuvent proposer des modifications du texte, mais celles-ci doivent être approuvées par consensus et conformes aux preuves scientifiques.