Stéphane Espic, qui s'est fait connaître pendant le mouvement des Gilets jaunes, a été interpellé mercredi à 10h et se trouvait toujours en garde à vue en début de soirée, a indiqué le parquet de Besançon, qui a ouvert une enquête pour «dégradation de bien public, outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique et vol».
Selon une source proche du dossier, «c'est la sûreté départementale du Doubs qui a identifié l'auteur et l'a localisé à Nancy», ville où il a été interpellé et placé en garde à vue.
Il devrait être remis jeudi à la police de Besançon en vue de sa présentation au parquet de cette ville, selon cette même source.
Les faits incriminés se sont produits lundi «à 13h», selon la même source.
Dans un communiqué, les avocats de M.Espic, Mes Juan Branco et David Libeskind, indiquent que leur client «a retiré un portrait officiel d'Emmanuel Macron de son cadre (…) accroché dans l'hôtel de ville de Besançon (…) et l'a remplacé par un QR Code, censé incarner le passe sanitaire».
L'action a été filmée et mise en ligne sur Facebook, poursuivent les avocats, qui ajoutent que leur client a déposé sur place «un homard (…) afin de signaler la dimension à la fois humoristique et politique de son acte».
La vidéo visible sur le groupe «soutien à la dissidence» montre notamment le portrait du chef de l'État en train d'être retiré de son cadre et remplacé par la photocopie d'un QR code en forme de doigt d'honneur et portant la mention «non au pass sanitaire!».
Un grand homard gonflable est visible sur les images.
Une autre séquence de la vidéo montre ensuite le portrait d'Emmanuel Macron déchiré, la tête retirée de la photo.
Les qualifications retenues par le parquet sont «inappropriées», estiment Mes Branco et Libeskind, selon lesquels «aucun» vol, outrage ou dégradation ne peut être reproché à M.Espic. Ils jugent également «complètement arbitraire et politique» l'arrestation et le placement en garde à vue de leur client.
M.Espic «n'a jamais fait usage d'une quelconque violence et a toujours choisi la voie humoristique afin de faire entendre sa voix et ses revendications citoyennes», écrivent encore les conseils, qui dénoncent l'«acharnement» dont leur client fait selon eux «l'objet (…) de la part des parquets depuis trente-six mois et le début du mouvement des gilets jaunes».