Attaque d’un pétrolier en mer d’Oman: un dérapage contrôlé par l’Iran?

Il y a-t-il un risque d’escalade après l’attaque d’un pétrolier israélien en mer d’Oman? Pour Michel Makinsky, spécialiste de l’Iran, malgré les tensions en cours, la situation ne devrait dégénérer ni sur le volet diplomatique en lien avec les négociations à Vienne ni sur un plan militaire, à moins peut-être d’une riposte israélienne.
Sputnik
Le ton monte entre Téhéran et ses adversaires.
En effet, Israël, le Royaume-Uni et les États-Unis dénoncent l’implication présumée de l’Iran dans l’attaque par drone d’un pétrolier géré par un Israélien. Ce que nie catégoriquement Téhéran. Un incident survenu le 29 juillet dernier en mer d’Oman, qui a entraîné la mort de deux membres d’équipages, l’un de nationalité roumaine, l’autre britannique.
Washington a alors menacé «d’une réponse appropriée et imminente», dimanche 1er août, précisant 48 h plus tard qu’elle devait être «collective». Si une telle initiative devait voir le jour, Téhéran a promis de riposter. Enfin, Naftali Bennet, Premier ministre israélien, a déclaré le 3 août que son pays pouvait aussi agir seul face à l’Iran.
La situation peut-elle alors s’envenimer davantage? Invité de ce nouvel entretien de Lignes Rouges, Michel Makinsky, chercheur associé à l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), ne croit pas à une dégradation et envisage davantage «des réponses probablement mineures», comme des bombardements sur des milices ou d’autres cibles secondaires. Il reconnaît cependant que le contexte s’est durci ces derniers mois avec l’arrivée au pouvoir des conservateurs en Iran et avec la prise de conscience israélienne que Téhéran pouvait contourner son système de défense, entraînant des tensions supplémentaires pour Tel-Aviv.
Michel Makinsky, qui dirige également une société de conseil économique et politique spécialisée sur l’Iran, soutient par ailleurs que cet incident maritime aura peu d’impact sur les négociations de Vienne. Celles-ci se tiennent déjà dans un contexte dégradé, puisque les discussions ont été suspendues ces dernières semaines. Selon lui, le choix des nominations des équipes d’Ebrahim Raïssi serait davantage susceptible de modifier les rapports entre l’Iran et ses adversaires. Le nouveau Président iranien, qui a prêté serment mardi 3 août, a d’ores et déjà promis qu’il lèverait les sanctions américaines, indiquant de fait la volonté iranienne de trouver un accord avec les États-Unis.
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