Alors que France Télévisions s’est félicité des dernières audiences obtenues sur les Jeux olympiques et le Tour de France, plus de 42 millions personnes ayant regardé au moins une minute de la Grande boucle, une étude du CSA fait un constat plus amer sur le piratage des contenus sportifs.
Selon l’organisme, 17% des Français ont ainsi eu recours à des moyens illégaux pour regarder du sport en 2019. Une pratique en pleine essor. Sans surprise, c’est le football qui polarise tous les regards, notamment les matchs de Ligue des Champions et de Ligue 1.
Concrètement, les Français privilégient surtout le live streaming, pratiqués par 70% des consommateurs de contenus illicites. L’utilisation de boîtiers IPTV pour accéder à des chaînes hors-abonnement est plus rare, concernant 21% des consommateurs pirates. L’étude met également en lumière le rôle des réseaux sociaux dans ces pratiques, de nombreux pirates accédant aux contenus via des liens sur ces plateformes.
Les raisons de cet engouement pour le piratage sont surtout à chercher du côté du porte-monnaie. De nombreux téléspectateurs jugent en effet trop élevé le prix des bouquets sportifs, notamment comparé à d’autres contenus audiovisuels.
Le CSA pointe aussi du doigt la «fragmentation de l’offre», en particulier en matière de football. Cette année, Canal+, beIN et Amazon s’étaient d’ailleurs livrés une guerre féroce pour l’attribution des droits TV de Ligue 1. L’attribution d’une partie des lots au géant américain avait fait l’effet d’une bombe en juin dernier, mais la bataille s’éternise devant les tribunaux, à moins d’une semaine de l’ouverture de la saison.
Une nouvelle loi
Le piratage de contenus sportifs se répercute inévitablement sur les chaînes payantes. Celles-ci ont ainsi subi un manque à gagner de 80 millions d’euros en 2019 sur le seul secteur sportif, rapporte le CSA.
Pour lutter contre ces dérives, un projet de loi doit donc prochainement être promulgué.; Il permettra aux ligues sportives et aux médias propriétaires de droits de saisir le président du tribunal judiciaire de Paris. Celui-ci pourra alors décider d’un blocage du site de streaming illégal.
La loi prévoit en outre la fusion de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (HADOPI) et du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour créer un nouveau régulateur. Un texte d’importance, qui «sera bien la loi audiovisuelle du quinquennat», à en croire la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot.