Alors que le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur l’extension du pass sanitaire le 5 août prochain, les restaurateurs craignent de voir leurs salles et terrasses désertées. Alors que la fréquentation des cinémas a baissé depuis l’entrée en vigueur du pass et que les fêtes foraines font grise mine, les restaurants craignent d’être mangés à la même sauce.
Une potentielle baisse d’activité qui sonne comme une «évidence», a affirmé sur CNews Franck Delvau, président de l’UMIH (Union patronale au service des Cafés Hôtels, Restaurants, Discothèque et Traiteurs) pour Paris et l’Île-de-France. Pour pallier au manque à gagner, le responsable a appelé à maintenir les aides:
«Si l’on prend les chiffres chez certains restaurateurs ayant déjà testé le pass sanitaire, environ 25% des clients n’auraient pas pu être présents, n’étant pas vaccinés. On va forcément avoir des baisses de fréquentation dans nos établissements. On ne peut pas le nier. Il faudra que les aides, qui sont dégressives et qui doivent s’arrêter fin août, perdurent tant qu’il y aura le pass sanitaire».
Le devenir des aides aux entreprises, notamment le fonds de solidarité et les mesures d’exonération de charges, reste en effet flou. L’exécutif est censé statuer sur leur évolution le 30 août.
Bercy temporise
Les possibles effets contre-productifs du pass sanitaire ne semblent pourtant pas inquiéter en haut lieu. Interrogé sur RTL, Bruno Le Maire a ainsi déclaré que les «chiffres de reprise» étaient «très bons» dans de nombreux restaurants. Il rejeté l’idée que les nouvelles restrictions pouvaient freiner l’économie française, assurant que cette dernière redémarrait «très vite et très fort».
Le ministre de l’Économie a cependant souligné que l’État répondrait «présent à la fin de l’été» pour les entreprises les plus ébranlées. Bruno Le Maire a ajouté qu’il recevrait les représentants des secteurs auxquels un pass sanitaire est imposé, le 30 août.
D’autres professions craignent de tourner en sous-régime avec l’extension du pass sanitaire. L’hôtellerie, déjà mise à rude épreuve depuis dix-huit mois, craint d’être confrontée à un nouvel été délicat.
Laurent Duc, président de la branche hôtellerie de l’UMIH, a sur France info d’ores et déjà qualifié le mois de juillet de «compliqué» pour les hôteliers. Le responsable considère l’instauration du pass sanitaire comme «une catastrophe» pour les hôtels, expliquant que les touristes non vaccinés se dirigeaient désormais vers les «établissements plus autonomes» -équipés par exemple de kitchenettes- puisqu’ils ne peuvent être acceptés dans les restaurants lors de leur séjour.
La France espère malgré tout recevoir 50 millions de touristes étrangers cette année, contre 35 millions en 2020, a déclaré au Journal du Dimanche le secrétaire d'État au Tourisme.