La Fédération Française de Football a annoncé ce samedi rendre obligatoire l’utilisation du pass sanitaire pour la prochaine saison. Il concernera les joueurs, les bénévoles, les encadrants, les parents et les dirigeants. Dans son communiqué, la Fédération précise qu’il sera nécessaire aussi bien lors des matchs que des entraînements.
Ce pass sanitaire sera requis pour accéder aux terrains, aux vestiaires et aux tribunes.
Concernant les 12-17 ans, son obligation sera mise en place au 30 septembre. Les jeunes de moins de 12 ans sont exemptés de cette mesure. Si la Fédération annonce avoir déjà envoyé les protocoles aux clubs amateurs nationaux, elle indique qu’après concertation, elle les enverra aux régionaux et départementaux dans les prochaines semaines, avant la reprise des championnats régionaux.
Quel est l’intérêt pour la FFF d’appliquer le pass sanitaire?
Pour l’instance, c’est une obligation gouvernementale qu’elle ne fait qu’appliquer puisque la pratique du football entre dans le cadre des «activités de loisirs». On peut aussi ajouter que pour la FFF, ce pass sanitaire permettra à tous les championnats amateurs d’aller à leur terme après deux saisons tronquées, situation jamais vue dans l’Histoire du football français à l’exception de 1992 où la Coupe de France n’avait pas été attribuée en raison du drame de Furiani, à Bastia.
On se souvient l’an passé du casse-tête logistique pour les clubs amateurs encore en lice en Coupe de France qui avaient été contraints de faire des tests au plus tard deux jours avant le match et de désigner un référent Covid. Face à ces mesures strictes, certains, dont ceux de Flers, Dompierre et Illkirch-Graffenstaden, avaient préféré jeter l’éponge.
«Nous sommes conscients que le pass sanitaire est une contrainte supplémentaire pour nos licencié(e)s et nos clubs. Mais cette mesure apparaît aujourd’hui comme la solution la plus sûre pour reprendre le football en protégeant au mieux nos pratiquants et pratiquantes. Leur santé est notre priorité. La mise en place du pass sanitaire permet également au football, et au sport français en général, de participer, à son niveau, à l’effort collectif dans la lutte contre le Covid-19 et au retour progressif à la vie normale. C’est pourquoi j’encourage vivement l’ensemble des licencié(e)s de la FFF à aller se faire vacciner. Le football et les terrains nous ont manqué, faisons-en sorte que cela n’arrive plus», annonce Noël Le Graet, président de la Fédération Française de Football.
Quelles conséquences pour les clubs amateurs?
Les clubs amateurs payent déjà un lourd tribut à la crise sanitaire. En termes de licenciés, la FFF en a compté 1,9 million pour la saison 2020-2021 contre 2,1 millions lors de la saison 2019-2020, soit une baisse moyenne de plus de 10%. La situation ne s’arrange toujours pas compte tenu du fait que cette saison est tronquée, sans compétition et avec des entraînements sans contact. Les parents et les joueurs doivent être en train de se poser la question concernant l’intérêt de payer une licence. Si certains clubs amateurs comme celui d’Aigné dans la Sarthe ont décidé de baisser leurs prix de 50% pour ceux déjà licenciés, l’instauration du pass sanitaire sera certainement un casse-tête pour de nombreux autres. Dans celui d’Ymonville, dans l’Eure-et-Loir, le président a affirmé dans les colonnes de L’Écho Républicain qu’il préférerait que tout le monde soit vacciné, mais qu’il n’obligeait personne. Il a ajouté qu’avant de parler des spectateurs, il fallait s’interroger sur les joueurs.
«Ceux qui ont signé une licence, je ne leur ai pas demandé s’ils étaient vaccinés. J’en connais qui sont contre. Mais que faire, si ce n’est qu’ils ne pourront pas jouer. Et avec les parents qui sont contre la vaccination et qui emmènent les enfants? C’est un réel problème.», déclare Claude Foiret, président de l’Avenir Ymonville, à L’Écho Républicain.
Sur les réseaux sociaux, l’annonce est accueillie de manière plutôt hostile de la part de nombreuses personnes qui s’offusquent de la mise en place du pass sanitaire, plus particulièrement pour les 12-17 ans à partir du 30 septembre. C’est le cas de Jean Yves Rineau, délégué du Parti Démocrate Chrétien dans le Maine-et-Loire:
D’autres clubs amateurs à l’image du FC Ebreuil dans l’Allier préfèrent accueillir la nouvelle avec une pointe d’humour même si on peut ressentir un certain fatalisme.
La rentrée risque bien d’être catastrophique pour des milliers de clubs amateurs qui vivent des licences de leurs jeunes. Cela ne concernera de plus pas que le football puisque l’on sait que la pratique du rugby et du tennis sera aussi conditionnée au pass sanitaire, lequel s’étendra vraisemblablement à d’autres sports.