Les JO de Tokyo sont-ils d’ores et déjà un mauvais cru pour la France?

L’objectif fixé d’une quarantaine de médailles semble s’éloigner pour la France aux JO de Tokyo. Pour l’heure, le bilan est mitigé par rapport aux éditions précédentes. Avec quelques désillusions à la clef.
Sputnik

Alors que la deuxième semaine des Jeux olympiques 2020 vient de débuter, avec les très attendues épreuves d’athlétisme, certains commencent déjà à tirer un premier bilan côté français. Remontée ce 31 juillet à la huitième place au tableau des médailles, la France accuse des temps de passage moins reluisants qu’à l’accoutumée, selon Franceinfo qui a compilé un recensement depuis 1992.

Avec 19 médailles en huit jours, la cuvée actuelle est certes meilleure que celle de Rio à la même époque (18 médailles), mais bien moins bonne que celle de Londres (22 médailles) ou d’Atlanta en 1996 (28 médailles).

Le constat est encore plus décevant sachant que la première semaine est souvent la plus prolifique pour les Français en matière de médailles, souligne Franceinfo. Les épreuves de judo et d’escrime, traditionnellement pourvoyeuses de métal olympique, y étant souvent programmées. Seule exception: Rio en 2016, qui avait vu la délégation bleue accélérer sur le tard, récoltant notamment six médailles en athlétisme, lors de la deuxième semaine.

L’objectif d’une quarantaine de médailles, annoncé par Emmanuel Macron, reste donc lointain, à moins d’une improbable moisson d’ici la cérémonie de clôture.

De quoi s’interroger sur les ambitions françaises aux prochains JO de Paris, alors que l’ex-ministre des Sports Laura Flessel avait tablé sur… 80 breloques en 2024! Plus modeste, le chef de l’État avait déclaré viser une cinquième place au tableau des médailles, pour le rendez-vous parisien.

Quelques déceptions

Dans le détail, cette première semaine aura vu plusieurs sportifs attendus au tournant rater le coche. Teddy Riner, double tenant du titre, aura notamment échoué à remporter une troisième médaille d’or en plus de 100 kilos. Le judoka a dû se contenter du bronze, chutant contre le Russe Tamerlan Bashaev en quarts de final, dans le temple de la discipline: le Nippon Budokan de Tokyo.

Le fiasco des footballeurs, sortis en phase de poules après avoir encaissé 11 buts en trois matchs, a aussi été remarqué. Une humiliation qui ne redorera pas le blason du football français, déjà terni par la récente défaite contre la Suisse à l’Euro.

Le fait que plusieurs clubs n’aient pas joué le jeu, en rechignant à libérer leurs joueurs pour le rendez-vous olympique, a d’ailleurs été souligné. «Pas de merci à certains clubs français», a notamment taclé André-Pierre Gignac, capitaine des Bleus à Tokyo.

Au rayon des déceptions s’affiche encore Pauline Ferrand-Prévot, considérée comme favorite pour l’épreuve de VTT, qui a lourdement chuté en course avant de finir dixième. La Française a d’ailleurs incriminé la Suissesse Jolanda Neff avec qui elle était au coude-à-coude au moment de tomber, lui reprochant d’avoir «débranché complètement le cerveau». L’Helvète a finalement remporté le titre olympique.

En deuxième semaine, Kevin Mayer, décathlonien déjà médaillé d’argent à Rio, sera l’un des Français les plus attendus. Au même titre que Renaud Lavillenie, longtemps détenteur du record du monde de saut à la perche.

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