Un médecin de Touraine refuse de vacciner les ados, affirmant que «plus tard on le remercierait»

Plusieurs adolescents se sont vu refuser la vaccination par un médecin dans un centre itinérant d’une petite ville d’Indre-et-Loire. Malgré l’approbation du gouvernement, le praticien estime, cité par une mère, que «les études pour les moins de 16 ans n'étaient pas bien faites».
Sputnik

Le projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire adopté par le Parlement comprend de nouvelles modifications. Les adolescents sont maintenant libres de choisir s'ils veulent se faire vacciner ou non: «La vaccination contre le Covid-19 peut être pratiquée, à sa demande, sur le mineur de plus de 16 ans». Pour les 12-15 ans, l'autorisation d'un seul parent sera demandée. Cependant, malgré cette autorisation, un médecin de Touraine, à Bléré, a refusé le vaccin aux adolescents, rapporte France Bleu.

Dans une interview accordée au média régional, une mère a expliqué que le médecin avait refusé de vacciner sa fille de 13 ans, alors qu’elle était accompagnée du père et munie de tous les documents nécessaires, sous prétexte qu'elle avait moins de 16 ans:

«Il trouvait que les études pour les moins de 16 ans n'étaient pas bien faites et a dit que plus tard qu’on le remercierait», a-t-elle confié.

Selon elle, le pompier également chargé de la vaccination a expliqué à son mari que «le médecin ne changerait pas d'avis», ayant «déjà fait ça plusieurs fois le matin». En outre, le maire de Bléré a aussi confirmé à France Bleu qu’une «petite dizaine» de jeunes de moins de 18 ans avait été privée d'injection.

Le Conseil de l'Ordre des médecins réagit

Tout en acceptant que «le médecin est seul maître à bord» et qu’il «prend la décision de vacciner ou pas», le vice-président du Conseil de l'Ordre des médecins d'Indre-et-Loire s’est dit cependant «interpellé».

«S'il n'y a pas d'arguments probants, c'est contraire aux données prouvées de la science et c'est contraire à la déontologie médicale», a-t-il déploré auprès du quotidien en précisant qu’une «procédure ordinale» serait engagée en cas de plainte.

Le bénéfice surpasse-t-il le risque?

Depuis le 15 juin pourtant, les autorités ont élargi l'injection aux adolescents âgés de 12 à 18 ans, indiquant qu'il n'y avait pas de risque pour les plus jeunes.

C’est une étude publiée début juillet par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains qui a fait évoluer leur position. À la suite de près de 52 millions de doses injectées à des jeunes âgés de 12 à 17 ans aux États-Unis, un seul effet indésirable a été détecté. Il s’agit de la myocardite, une inflammation du muscle cardiaque qui s’est manifestée chez un garçon sur 20.000 et une fille sur 100.000.

Le 23 juillet dernier, l’Agence européenne des médicaments a approuvé l’utilisation du vaccin Moderna pour les jeunes de 12 à 17 ans. C’est le second vaccin à être autorisé pour les adolescents au sein des 27 pays de l’Union européenne, après celui de Pfizer-BioNTech.

Des tentatives de rassurer ne satisfont pourtant pas de nombreux parents qui s’inquiètent du manque de recul sur les vaccins à ARN messager, indique La Croix.

«J’espère qu’il n’y aura pas d’effets secondaires, qu’Eliott ne va pas faire une myocardite, par exemple», explique à La Croix une habitante de la proche banlieue parisienne avant d’ajouter: «on n’a pas envie que ça tombe sur notre enfant… Je ne m’inquiète pas outre mesure, mais j’y pense».
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