Plusieurs dizaines de lapins de garenne se sont installés depuis plusieurs années sur le site militaire des Invalides (VIIe arrondissement) et amusent depuis les visiteurs qui se prennent en selfie avec. Mais pour les militaires travaillant sur place, cette cohabitation s’avère plutôt pénible, et ils régulent tous les ans leur population. Mais le 22 juillet, le tribunal administratif de Paris a décidé de suspendre cette pratique, relate Le Parisien.
Il s’agit de la plus grosse colonie dans Paris, mise à part celle du Bois de Boulogne. Les petits mammifères gambadent sur les pelouses des Invalides, classés aux Monuments historiques. Comme cette espèce est considérée comme nuisible par un arrêté préfectoral, une campagne de furetage est organisée chaque année pour déloger les lapins de leur terrier. L’arrêté permet notamment de les euthanasier ensuite. Une quarantaine de lapins sont ainsi chassés annuellement. Cette pratique indigne les défenseurs des animaux dont l’association Paris Zoopolis (PAZ), qui a saisi la justice le 7 juillet.
Le 22 juillet, le tribunal administratif de Paris a rendu une décision temporaire en suspendant l’arrêté en question et donc la possibilité pour les militaires de continuer à chasser régulièrement les petits mammifères. Une audience sur le fond de l’affaire est prévue dans les prochains mois, précise le quotidien.
Le différend
Si les défenseurs de la cause animale mettent en avant «les faibles nuisances que produisent les lapins de garenne», comme c’est le cas de Christophe Najdovski, adjoint à la mairie de Paris en charge de la condition animale, qui a saisi le préfet de police pour annuler l’arrêté, leurs opposants estiment quant à eux que cette colonie de lapins cause d’importants dégâts.
D’après le commandant militaire des Invalides, ceux-ci se chiffrent «à hauteur de 15.000 euros» pour «une surface de cinq kilomètres détruits» à cause de «pelouses labourées» et de «tuyaux d’arrosage percés», ajoute Le Parisien. Mais pour l’avocate de PAZ, «ce sont des affirmations pas du tout étayées».
Or, la préfecture de police de Paris, interrogée par CNews, prévient que cette année particulièrement, «les zones abimées par les lapins sont devenues des lieux de refuge pour les rats dont la population a explosé sur le site des Invalides». Les rats colonisent les galeries et les terriers creusés par les lapins, avertit l'institution, qui se dit soucieuse en premier lieu d’assurer «la protection sanitaire» du site et «leur régulation».
De toute façon, les arguments des militaires n’ont pas convaincu le juge administratif, qui a tranché dans le sens des lapins.
Des problèmes de lapins au Québec
Les amis des animaux sont également préoccupés par le sort des lapins domestiques au Québec, de l’autre côté de l’Atlantique. En effet, depuis le printemps 2021, ces mammifères, venus dans la région en 2020, se multiplient à Sainte-Julienne, dans la région administrative du Lanaudière. En effet, ils sont connus pour la rapidité de leur reproduction. Certains résidents déplorent des plates-bandes et jardins dévorés, relate La presse.
Contrairement aux lièvres, les lapins domestiques ne sont pas faits pour la vie sauvage. Mais parfois des citoyens, les jugeant nuisibles, décident de s’en débarrasser eux-mêmes, et en hiver, les animaux meurent en grand nombre, a indiqué au média une activiste.
Contrairement à la préfecture de police de Paris, la mairie de Sainte-Julienne n’a mandaté personne pour s’occuper des lapins mais recommande aux citoyens de faire appel au contrôleur animalier local pour la location de cages s’ils désirent capturer les lapins.