Une manifestation contre le pass sanitaire à Poitiers (Vienne) a dérapé samedi 24 juillet. Alors que le rassemblement de quelque 700 personnes s’est déroulé au début dans le calme, il a finalement permis l’irruption de manifestants dans l’hôtel de ville.
D’après La Nouvelle République, alors que les portes du bâtiment étaient ouvertes à l'occasion d'un mariage, quelques dizaines de personnes s’y sont introduites pour décrocher le portrait du chef de l’État.
Comme le montre une vidéo largement relayée sur Twitter, deux personnes ont exhibé le portrait par l’une des fenêtres devant la foule avant de le déchirer.
Le quotidien précise qu’un manifestant a également donné un coup de poing à un agent municipal de Poitiers qui assurait la permanence de la conciergerie. Par la suite, les deux personnes qui ont dégradé le portrait ont été interpellées pour outrage au chef de l'État et vol en réunion.
Plusieurs élus condamnent
Sur Twitter, la maire de Poitiers Léonore Moncond’huy (Europe-Écologie-Les Verts) a condamné fermement les dégradations de l’hôtel de ville et l’agression d’un agent municipal et a souligné que la liberté d’expression «ne saurait justifier aucune violence».
Françoise Ballet-Blu, députée LREM (La République en marche) de la 1ère circonscription de la Vienne, qui a publié également des images de cette intrusion, a dénoncé «fermement ces agissements qui ne sont pas acceptables dans une démocratie».
Une députée appelle à «envahir» les permanences des parlementaires
Il convient de rappeler que samedi 17 juillet, l'ex-LREM Martine Wonner, alors qu’elle intervenait aux côtés de l'ancien responsable du Front national Florian Philippot lors de la manifestation parisienne contre la «dictature sanitaire», avait exhorté les manifestants à «faire le siège des parlementaires» et à «envahir leurs permanences» pour exprimer leur désaccord.
Suite à ses propos, l’élue du Bas-Rhin a été exсlue du groupe Libertés et territoire. De son côté, le patron des députés LREM Christophe Castaner avait alors appelé la présidence de l'Assemblée nationale à saisir la justice. Si l’élue a par la suite tenu à assumer ses propos, elle a tout de même précisé qu’ils avaient été «sortis de leur contexte».
Une nouvelle mobilisation
Selon le ministère de l’Intérieur, les manifestations de samedi contre le pass sanitaire ont rassemblé en France environ 161.000 personnes, dont 11.000 dans la capitale, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Elles ont donné lieu à 71 interpellations dont 24 à Paris suite auxquelles 21 personnes ont été placées en garde à vue.
29 membres des forces de l'ordre ont été blessés. Aucun manifestant ne l'a été, selon Beauvau. À titre de comparaison, samedi dernier les manifestations avaient rassemblé près de 114.000 personnes, toujours selon l’Intérieur.