Covid-19: Qui sont les 16% de Français opposés au vaccin

«Antivax» pour les uns, simplement opposés au vaccin Covid pour d’autres, ces Français réfractaires défrayent la chronique et sont surveillés de très près par le gouvernement qui tente de les convaincre sans succès. Après la première manifestation du 17 juillet, nous vous proposons d’aller prendre la température de ces irréductibles du vaccin.
Sputnik

Selon un dernier sondage OpinionWay, 10% des Français déclarent ne pas être encore vaccinés, mais avoir l’intention de le faire prochainement, 8% sont encore indécis et 16% sont catégoriquement opposés au vaccin. Parmi ces 16% se trouvent majoritairement des ouvriers qui à 24% sont fermement opposés, soit le double par rapport à toutes les autres classes de la population qui sont créditées de 12%.

Toujours selon ce même sondage, on apprend que les opposants au vaccin sont sympathisants RN (29%), un niveau largement supérieur par rapport aux autres partis avec LFI qui suit avec 15%, 8% pour le PS, 7% pour les sympathisants EELV, 5% pour les partisans LR et enfin 2% du côté de LREM.

Dans ce sondage, on apprend que les opposants au vaccin ont moins de 35 ans, sont plutôt des hommes alors que les femmes suivent juste derrière, habitent dans une commune rurale ou une petite ville, généralement dans le sud-ouest ou dans le nord-ouest de la France. Il faut noter que ce sont les Franciliens qui sont les plus enclins à se faire vacciner, suivis de près par les habitants du sud-est de la France.

Quels enseignements peut-on tirer de ces résultats?

On peut dire que ces résultats ne sont pas surprenants car la fracture entre la France des villes et la France périphérique ne s’est jamais réduite, même après le mouvement des Gilets jaunes qui avait mis en évidence cet écart en deux au sein de la population française. Il faut ajouter que ces résultats sont à mettre en corrélation avec une étude de l’INSERM et du CNRS qui montrait la même dynamique en ajoutant même que les populations des DROM-TOM sont les plus opposés au vaccin ainsi que les populations issues de l’immigration, en particulier les premières et deuxièmes générations.

Cette même étude montre aussi que la présence d’un enfant au sein de la famille renforce la défiance vis-à-vis du vaccin puisque l’étude de l’INSERM démontre que les Français vivant avec au moins un enfant sont catégoriquement contre à 17,4% contre 12% sans enfant.
Une donnée intéressante quand on sait que le nouveau cheval de bataille du gouvernement est la vaccination des 12-17 ans, population pour qui le pass sanitaire obligatoire vient d’être décalé au 30 septembre et dont la vaccination dans les collèges et lycées sera possible dès la rentrée avec l’autorisation des deux parents.

Cela montre une stratégie de communication qui est perfectible puisque malgré les moyens employés par le gouvernement pour convaincre ces populations à se faire vacciner, l’exécutif n’arrive pas à communiquer auprès de cette population. En effet, cette classe de la population n’a pas comme préoccupation la fréquentation régulière de bars, de salles de spectacle. Elle ne va pas souvent au restaurant, prend rarement le train et enfin ne voyage pas ou très rarement et encore moins à l’étranger.

Face à ces réticences, le gouvernement a déployé à la demande des Agences régionales de santé 2.000 médiateurs Covid sur tout le territoire. Si auparavant leur rôle était de veiller au respect des gestes barrières et d’aider l’Assurance Maladie à faire du contact tracing pour identifier les cas contacts, ces médiateurs sont maintenant chargés d’inciter les récalcitrants à se faire vacciner en démontrant les bienfaits de la vaccination. Oui mais voilà, 2.000 médiateurs c’est bien peu pour convaincre et ce n’est pas sur les lieux de vacances que ces médiateurs pourront toucher l’essentiel des opposants au vaccin Covid.

 

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