Après avoir rejeté en 2016 la possibilité d’augmenter les indemnités des élus régionaux d’Occitanie, la présidente socialiste réélue du Conseil régional Carole Delga a proposé le 16 juillet de rattraper l’inflation des six années du mandat précédent et d’y ajouter en prévision celle des six prochaines années, rapporte Le Journal toulousain.
Une augmentation sous le plafond autorisé
La proposition a été adoptée grâce au soutien des groupes communiste et écologiste.
«Nous serons en dessous du plafond autorisé par la loi. Nous n’utiliserons que 94% de l’enveloppe globale pour l’ensemble des élus, ce qui nous permettra sur ce mandat-là de faire une économie de trois millions d’euros. Nous sommes la quatrième région la plus économe pour les indemnités après Normandie, Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes», a étayé Mme Delga.
Actu Toulouse indique que suite à ce vote, un conseiller régional touchera désormais 2.029 euros (+181 euros par rapport au précédent mandat), un conseiller régional membre de la commission permanente 2.232 euros (+199 euros), le vice-président 2.841 euros (+254 euros) et la présidente 4.905 euros (+439 euros).
Un vote dénoncé par l’opposition
Les conseillers régionaux de droite et du centre, du groupe L’Occitanie Courageuse, se sont opposés à cette augmentation.
«La Région Occitanie est classée comme une des plus mal gérées de France. Avec 3% de déficit et une explosion de la dette, notre région est en mauvaise posture. Dans cette situation, faire le choix d’augmenter les indemnités des élus est inacceptable», a indiqué le groupe dans un communiqué de presse.
«À l’heure où les taux de pauvreté et la souffrance économique de nos concitoyens ne cessent d’augmenter, les élus doivent être exemplaires. L’élection confortable de Carole Delga et de sa majorité ne lui donne pas tous les droits», conclut le groupe.
Les élus du Rassemblement national ont également voté contre «cette hausse injustifiée».
Le vote a scandalisé Bruno Leleu, délégué départemental du Rassemblement national en Aveyron.
«Deuxième région la plus pauvre de France, Carole Delga et ses alliés communistes ont voté ce jour une hausse de près de 10% des indemnités des élus. Et après on s’étonne que le peuple ne vote plus », a-t-il tweeté.