La «dictature des images» et les «slogans outranciers» des défilés anti-pass sanitaire dénoncés par le gouvernement

Alors que des symboles nazis et des slogans violents contre le gouvernement ont été remarqués lors des manifestations des anti-pass sanitaire, le renseignement a alerté sur un risque possible de radicalisation du mouvement. Gabriel Attal s’est exprimé sur ce fait le 19 juillet en dénonçant «des images choquantes» et des propos «outranciers».
Sputnik

Après qu’Emmanuel Macron a annoncé le 12 juillet l’extension du pass sanitaire, plusieurs manifestations ont eu lieu dans de grandes villes avec environ 114.000 participants, dont 18.000 à Paris, selon les données du ministère de l’Intérieur. En outre, une augmentation du nombre d’actes de vandalisme contre les centres de vaccination a été signalée.

Lors de ces manifestations, des symboles nazis, comme l’étoile jaune imposée aux juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que des slogans «parfois très durs, voire radicalisés» à l’égard du gouvernement, évoqués par les renseignements territoriaux dans un rapport consulté par Le Parisien, ont été remarqués. Ceci a provoqué l’indignation des rescapés des camps de concentration.

Le 19 juillet, Gabriel Attal a affirmé comprendre le «désarroi, l’exaspération face à une épidémie qui court dans notre pays depuis près de 18 mois».

Mais à cause de la présence de symboles inappropriés, le porte-parole du gouvernement a lancé un avertissement aux protestataires en soulignant que «nous ne céderons pas à la dictature des images choquantes, des slogans outranciers, des raccourcis honteux».

M.Attal a également noté que «la grande majorité des Français s’est déjà fait vacciner ou a pris rendez-vous pour se faire vacciner».

«Les faits sont là, les Français se vaccinent, les Français sont responsables. Ne nous laissons pas distraire de cette vision d'ensemble par une infime minorité», a-t-il dit après avoir affirmé que l’Hexagone est entré «dans une quatrième vague».

Ras-le-bol à cause du pass sanitaire

Le 17 juillet, plusieurs manifestations se sont déroulées un peu partout en France, comme ce fut le cas à Paris, Nice, Lille, Perpignan, Pau, Aix-en-Provence, Narbonne, Marseille, Nantes, Rennes, Toulouse. À Lyon et Dijon, les forces de l’ordre ont même dû utiliser du gaz lacrymogène. Dans la capitale des Gaules, où le rassemblement n’avait pas été autorisé, neuf personnes ont également été interpellées, selon l’AFP.

Le 14 juillet, de semblables manifestations avaient déjà eu lieu dans plusieurs villes, causant quelques débordements. À Annecy, un groupe avait notamment forcé l’enceinte de la préfecture de Haute-Savoie. Un acte condamné par le ministre de l’Intérieur.

Le renseignement inquiet

Dans un rapport, relayé par Le Parisien, les renseignements territoriaux (RT) alertent sur un risque de radicalisation du mouvement «hétéroclite» anti-pass sanitaire.

Selon le texte, des représentants des «ultras», représentés par le mouvement écologiste de désobéissance civile Extinction Rebellion ainsi que l’ultradroite, avec «des catholiques intégristes, des militants anti-vaccins ou covido sceptiques», y ont pris part.

Évoquant les appels à la mobilisation sur les réseaux sociaux, le document fait part d’«un mode opératoire identique» à celui utilisé lors du mouvement des Gilets jaunes.

Les RT, cités par le quotidien, constatent aussi les messages «parfois très durs, voire radicalisés» contre le gouvernement, comme une «dictature sanitaire», un «apartheid entre vaccinés et non vaccinés» ainsi que le recours à certains symboles nazis.

Discuter