La France encore une fois championne des impôts

L’institut économique Molinari publie une nouvelle étude concernant la pression sociale et fiscale chez les 27 membres de l’Union européenne. La France se hisse pour la sixième année consécutive sur la première marche du podium des pays les plus fiscalisés.
Sputnik

Cette année et depuis cinq ans déjà, la France arrive -ex aequo avec l'Autriche- en tête des pays européens à forte pression fiscale, selon une nouvelle étude de l'Institut économique Molinari (IEM).

À partir de ce 19 juillet, les salariés français vont être « libérés » du poids des prélèvements obligatoires: ainsi, un salarié moyen et célibataire doit travailler jusqu'à cette date pour payer les cotisations sociales, l'impôt sur le revenu et la TVA afin de financer la dépense publique. La Belgique fait un peu mieux, cette date se situant au 16 juillet.

À titre de comparaison, les deux pays qui se trouvent à l’autre bout de la liste, Chypre et Malte, sont arrivés à cette date butoir respectivement les 14 et 23 avril.

Le fardeau fiscal

L’étude rappelle que la politique de baisse des impôts engagée depuis le début du quinquennat Macron avait donné des résultats. Comme les deux années précédentes, les Français ont été libérés fiscalement huit jours plus tôt qu'en 2018, lorsque cette date était arrivée le 27 juillet. Elle évoque notamment le remplacement du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) par la baisse des cotisations. En outre, il s’agit de la suppression progressive de la taxe d'habitation. Mais le fardeau fiscal doit être allégé, a affirmé une nouvelle fois le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, dans une interview à La Dépêche du Midi parue le 16 juillet.

Les dépenses publiques ayant augmenté avec la crise due au coronavirus, le gouvernement n'a pas voulu accroître la pression fiscale pour renflouer les caisses de l'État au risque de torpiller la reprise économique. Les milliards d'euros débloqués ces 15 derniers mois pour éviter l'effondrement de l'économie proviennent non de la hausse de la fiscalité, mais de la dette publique. Celle-ci a atteint un niveau record de 118% pour devenir l'une des plus importantes de l’UE.

Toujours selon l’étude, la France figure à la fois dans la catégorie des pays les plus fiscalisés et dans celle des États enregistrant les plus forts dérapages des comptes publics l’an passé.

Ainsi, «aucun autre pays ne pratique une fiscalité plus importante, la Roumanie est le seul pays à avoir constaté des déséquilibres publics supérieurs l’an passé mais la pression sociale et fiscale y est bien inférieure, les pays ayant une fiscalité proche ont constaté des dérapages moindres (Belgique), voire un ratio des excédents publics (Autriche).»

Le poids des cotisations sociales

Les experts précisent que la pression sociale et fiscale en France est essentiellement liée aux cotisations sociales, notamment aux charges patronales, qui atteignent des niveaux record comparé aux autres pays européens. Ces charges varient de 0,5% du salaire brut au Danemark à 43% en France. D’après l'Institut, un employeur français doit débourser 220 euros pour que son salarié moyen puisse disposer de 100 euros de pouvoir d'achat. Soit 120 euros de charges et d’impôts, alors que la moyenne dans l’UE est de 85 euros.

Pour ce qui est du pouvoir d’achat, en dépit d’un salaire très proche de la Suède, du Danemark ou de la Finlande, celui du salarié moyen français est moindre. L’écart s’explique par l’importance des prélèvements. Ainsi, si le salaire annuel est de 56.119 euros en France et de 57.815 euros au Danemark, soit un écart de 3%, le pouvoir d’achat réel dans ce deuxième pays est de 34% plus élevé, avec 34.113 euros contre 25.446 euros en France.

En outre, les experts évoquent notamment le financement des retraites qui représente 27% de la dépense publique et rappellent qu’en France, elles sont financées quasiment exclusivement par des prélèvements obligatoires. Viennent ensuite «le domaine de l’assurance-maladie et de la santé, qui absorbe 19% des dépenses publiques» et l’éducation, qui représente 10 % des dépenses publiques.

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