Après les annonces d’Emmanuel Macron sur l’élargissement du pass sanitaire et de la campagne vaccinale, les réfractaires dénoncent une violation manifeste de leurs droits.
«J'en ai assez de cette espèce de dictature des antivax», a déclaré le 16 juillet Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI (Union des démocrates et indépendants), sur le plateau de LCI.
En évoquant le message principal des opposants aux vaccins qui consiste en une «atteinte aux libertés de demander la vaccination», le député de Seine-Saint-Denis a estimé qu’ils avaient «un problème avec la liberté»:
«La liberté, c’est pouvoir choisir, mais aussi d’assumer les conséquences de son choix.»
Il a ensuite tiré un parallèle avec le permis de conduire dont le choix de ne pas le passer ne contrarie personne, contrairement au refus de vaccination:
«Dans la vie, vous pouvez ne pas avoir envie de conduire, vous ne passez pas le permis, mais vous n'emmerdez pas les gens qui ont passé le permis de conduire. Ceux qui ne veulent pas se faire vacciner sont libres de le faire. Il y a des conséquences. Il n'y a pas de raison que vous soyez dans un cinéma, avec un masque, quand il y a des gens vaccinés. Pourquoi va-t-on mettre tous un masque? Parce que des gens ne veulent pas se faire vacciner?», a-t-il pesté.
Payer le coût de la réanimation?
Le président de l’UDI a suggéré que les non-vaccinés en soins intensifs puissent ne pas se faire rembourser. «Est-ce qu’on doit payer la réa à quelqu’un qui a refusé de se protéger?», a-t-il lancé en ajoutant que ce n’était qu’«une déclaration de volonté provocatrice» et non pas «une proposition».
Le virus «nous prive de liberté»
Le ministre de la Santé a estimé le même jour que ce n’était ni le masque ni «le pass [sanitaire, ndlr] qui nous prive de liberté, c’est le virus avec son cortège de malades, son cortège de morts».
Les anti-vaccins ont également été fustigés par Gabriel Attal dans une interview au Parisien. Pour lui, il s’agit d’une «frange capricieuse et défaitiste, très minoritaire, qui se satisferait bien de rester dans le chaos et l’inactivité», face à une «France laborieuse et volontariste, qui veut mettre le virus derrière elle et travailler».
Les opposants à l’extension du pass sanitaire
Des réactions négatives ont suivi les annonces du Président de la République. Gilles Platret, un des vice-présidents des Républicains, s’est demandé ce que ces mesures signifient «en matière de libertés publiques». Marine Le Pen les a considérés comme un «recul grave des libertés individuelles, une déconstruction de l’État, une liquidation de notre système de protection sociale».
La situation qui se crée avec l’extension du pass sanitaire a été qualifiée d’«apartheid» par Florian Philippot, président des Patriotes. La même idée a été exprimée par l’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi. Cependant, pour le secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts, cette comparaison est «aussi idiote qu’indigne».
Une quinzaine d’opposants à la vaccination ont envahi le 15 juillet la permanence du président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, à Châteaulin (Finistère). Ils ont été mis en fuite par la gendarmerie.
De nombreuses manifestations contre le pass sanitaire se sont déroulées le 14 juillet dans diverses villes, dont Paris, Lyon, Nantes et Caen, en réunissant près de 19.000 personnes, selon les autorités.
Trois jours plus tard, ce chiffre avait augmenté de six fois. Plus de 114.000 manifestants ont été comptés partout en France par le ministère de l’Intérieur.