Vienne et Washington enquêtent sur des cas de «syndrome de La Havane»

L'Autriche et les États-Unis ont indiqué samedi enquêter sur des problèmes de santé chez des diplomates et autres responsables américains à Vienne, atteints de symptômes similaires à ce qui a été qualifié de «syndrome de La Havane».
Sputnik

Le New Yorker a affirmé vendredi que depuis l'entrée en fonctions de Joe Biden cette année, environ deux douzaines d'agents de renseignement, de diplomates et d'autres fonctionnaires américains à Vienne avaient signalé des problèmes similaires au «syndrome de La Havane».

Le ministère autrichien des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué qu'il «travaillait avec les autorités américaines à une enquête conjointe, conformément à notre rôle d'État hôte».

«Nous prenons ces rapports très au sérieux [...]. La sécurité des diplomates envoyés en Autriche et de leurs familles est notre priorité absolue», a-t-il souligné.

Un porte-parole du département d'État américain a déclaré qu'ils «enquêtaient énergiquement sur des informations faisant état d'éventuels incidents de santé inexpliqués» au «sein de la communauté de l'ambassade des États-Unis à Vienne ou partout où ils sont signalés».

Il a ajouté que «tout employé ayant signalé un possible incident» avait «reçu une attention et des soins immédiats et appropriés».

Les États-Unis ont déjà mis en place une équipe d'experts médicaux qui peuvent traiter ces problèmes à l'échelle mondiale et travaillent à «mieux se protéger contre ces événements à l'avenir», a-t-il ajouté.

L'Autriche accueille un important corps de diplomates étrangers qui travaillent dans des organisations internationales basées à Vienne.

Le nombre d'attaques en hausse?

En mai, des sénateurs américains avaient indiqué que le gouvernement enquêtait sur une augmentation apparente de mystérieuses attaques contre des officiels américains dans le monde, alors que de nouvelles informations avaient fait état d'incidents susceptibles d'avoir des conséquences neurologiques aux Etats-Unis.

Ces attaques toujours inexpliquées, ont causé des maux divers et même des lésions cérébrales chez des diplomates et des agents des services secrets à Cuba, en Chine, en Russie et dans d'autres pays, des symptômes désignés comme le «syndrome de La Havane». La Russie est soupçonnée d'être derrière ces attaques, même si leur mécanisme n'a pas encore été expliqué. Des scientifiques ont émis l'hypothèse qu'elles pourraient provenir de micro-ondes pulsées.

Depuis les premières attaques à Cuba en 2016, puis en Chine, les scientifiques et les médecins ont débattu des causes et des effets, sans parvenir à une conclusion unanime.

Entre fin 2016 et mai 2018, des diplomates en poste à La Havane, ainsi que des membres de leurs familles, avaient souffert de maux incluant des problèmes d'équilibre et de vertige, de coordination, de mouvement des yeux, ainsi que de l'anxiété, de l'irritabilité et ce que des victimes ont appelé un «brouillard cognitif». En 2018, des symptômes similaires avaient frappé des diplomates américains à Canton, en Chine.

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