Visite de Macron à Lourdes: l’opposition grince des dents

Le chef de l’État se rend à Lourdes et est le premier Président de la Ve République à franchir le seuil du sanctuaire. Dans l’opposition, certains dénoncent une atteinte à la laïcité.
Sputnik

Après une apparition sur le Tour de France, Emmanuel Macron a repris son bâton de pèlerin pour se rendre ce 16 juillet à Lourdes, site touristique et religieux sinistré par la crise sanitaire.

La venue du Président est historique puisque le chef de l’État ne s'est pas contenté de visiter la ville, comme François Hollande l’avait fait en 2013, mais a franchi bel et bien la grille du sanctuaire. Une première pour un dirigeant de la Ve République en exercice.

Pour des raisons sanitaires, Emmanuel Macron ne devrait cependant pas s’aventurer jusque dans la fameuse grotte de Massabielle, où la Vierge est censée être apparue à Bernadette Soubirous.

Le déplacement du chef de l’État n’a pas manqué de soulever des controverses dans l’opposition. Du côté de LFI, plusieurs personnalités ont ainsi reproché à Emmanuel Macron de bafouer la laïcité.

Sur Twitter, le député Bastien Lachaud a fait un rapprochement avec le maréchal Pétain, dernier dirigeant français à être entré dans l’enceinte du sanctuaire. L’élu a encore reproché à Emmanuel Macron un deux poids deux mesures dans ses discours sur la laïcité, notamment à destination des musulmans.

Jean-Luc Mélenchon a lui aussi fait le rapprochement avec Pétain. Le chef de file de LFI a également mis dans le même sac Emmanuel Macron et Manuels Valls, soupçonné d’avoir fermé les yeux sur le financement de Daech* par Lafarge, qualifiant les deux hommes d’«hypocrites».

D’autres se sont montrés plus ironiques, comme François Asselineau qui a conseillé à Emmanuel Macron d’implorer «Sainte Rita, Patronne des causes désespérées», pour sa réélection. Le patron de l’UPR a également qualifié cette visite à Lourdes de «manipulation marketing», visant à séduire l’électorat catholique.

Un site à l’arrêt

Emmanuel Macron devrait profiter de sa visite pour rencontrer des représentants du tourisme local. Un secteur d’importance pour Lourdes, dévasté par la pandémie. La deuxième ville hôtelière de France a en effet vu sa fréquentation fondre avec la crise sanitaire. Si les activités religieuses ont pu reprendre avec la fin des confinements, de nombreux pèlerinages ont dû être annulés.

«Une année normale, il y a environ cinq à six millions de personnes qui viennent ici. Cette année, nous recevrons 100.000 pèlerins lors des pèlerinages organisés alors que d'habitude nous en recevons 600.000», explique ainsi à LCI Olivier Ribadeau Dumas, recteur du sanctuaire Notre-Dame de Lourdes.

Les autorités ont d’ailleurs fini par débloquer 124 millions d’euros d’aide à destination de la ville. Pour tenter de continuer à célébrer sa foi, la cité mariale a misé sur la technologie, organisant notamment l'opération Lourdes United in Prayer, un pèlerinage digital mondial.

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