Explosion sans précédent du budget de l’État à l’approche de la présidentielle

Emmanuel Macron compte ouvrir à fond les vannes des dépenses, d’ici la fin de son mandat. L’année 2022 verra les crédits des ministères s’envoler comme jamais en période pré-électorale.
Sputnik

Alors que Bruno Le Maire a récemment annoncé un déficit revu à la baisse pour 2021, qui devrait se chiffrer à 9% au vu de la reprise économique, les dépenses publiques, elles, ne devraient pas fléchir l’an prochain.

Les ministères verront en effet leur budget exploser à l’approche de l’élection de 2022, à en croire le prochain projet de loi des finances. Une hausse de 10,8 milliards des crédits leur étant alloués a été dessinée. Du jamais vu pendant une année de scrutin présidentiel, rapporte L’Opinion. Emmanuel Macron laisse ainsi dans son rétroviseur François Hollande, qui s’en était tenu à une hausse de 3,3 milliards des dépenses en 2016.

Dans le détail, ce sont l’Éducation et la Défense qui bénéficieront le plus de cette ouverture des vannes, avec 1,7 milliard d’euros de rallonge. L’Écologie et la Cohésion des territoires suivent, avec 1,1 milliard supplémentaire chacun.

Sur la trentaine de missions de l’État, deux tiers bénéficient de hausses de budget de plusieurs centaines de millions d’euros, les autres voient leurs crédits se stabiliser, précise encore L’Opinion.

Début juillet, Bercy avait pourtant annoncé vouloir mettre un frein aux prétentions financières des ministères, qui réclamaient une hausse des dépenses de… 22 milliards!

«Le budget 2022 reste un budget de relance. Nous espérons qu’il ne comportera plus de mesures d’urgence qu’à la marge», avait alors annoncé au Monde Olivier Dussopt, ministre délégué aux Comptes publics, après avoir écouté les doléances de chacun.

«Mesures électoralistes»

L’esquisse de ce nouveau budget, qui frôle in fine les 300 milliards, a agité l’Assemblée, lors du débat sur l’orientation des finances publiques. Le député centriste Charles de Courson a ainsi dénoncé une «année open bar budgétaire» et un budget truffé «de mesures électoralistes», reprochant au ministre délégué Olivier Dussopt d’être «à la tête d’un État en faillite».

«Si les objectifs de dépenses sont clairs et partout, les objectifs d’économies ne sont nulle part», a pour sa part fustigé Éric Woerth, président LR de la commission des Finances.

Mi-juin, l’exécutif avait déjà été mis sous pression par un rapport de la Cour des Comptes sur les finances post-Covid. Les Sages appelaient à la maîtrise des dépenses pour assurer une baisse «durable» de la dette. La Cour incitait l’État à s’atteler à la tâche dès l’automne 2022, via une loi de programmation des finances publiques.

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