Au moins deux anciens informateurs des USA auraient pris part à l’assassinat du Président haïtien

Le commando derrière l’assassinat de Jovenel Moïse comptait dans ses rangs au moins deux anciens informateurs des forces de l’ordre américaines, relatent de grandes agences de presse.
Sputnik

Au moins deux des hommes impliqués dans l’assassinat du Président haïtien Jovenel Moïse ont par le passé travaillé comme informateurs pour le gouvernement américain, selon les informations de Reuters et AP.

Il s’agit de Joseph Vincent, Haïtiano-Américain de 55 ans, qui a en 2017 aidé la Drug Enforcement Administration (DEA) à arrêter le trafiquant et homme politique Guy Philippe, ainsi que de Rodolphe Jaar, Haïtien condamné en 2015 par une cour américaine à quatre ans de prison pour trafic de cocaïne vers les États-Unis.

À l’audience de détermination de la peine, son avocat a fait savoir que l’intéressé avait été un informateur confidentiel du gouvernement américain pendant plusieurs années avant sa mise en examen, souligne AP.

Alors que Vincent et un autre résident haïtiano-américain de Floride, James Solages, 35 ans, ont été arrêtés et accusés d’avoir participé à l’assassinat du Président Moïse, Jaar figure parmi les cinq suspects «armés et dangereux» toujours recherchés par la police.

Un troisième Haïtiano-Américain, Christian Emmanuel Sanon, a été arrêté le weekend dernier par les autorités de l’État insulaire, qui l’accusent d’être le cerveau de l’attentat.

Mercenaires entraînés par l’armée US

Jeudi 15 juillet, le chef de la police d’Haïti, Léon Charles, a annoncé que l’assassinat du Président par un commando armé le 7 juillet avait été planifié depuis la République dominicaine voisine.

Dans le sillage de l’attentat, la police a arrêté une vingtaine de personnes, parmi lesquelles 18 Colombiens et trois Haïtiens, dont deux possèdent aussi la nationalité américaine. Dans le même temps, trois autres Colombiens ont été tués.

Le Pentagone a pour sa part confirmé que certains de ces mercenaires colombiens avaient bénéficié de sessions de formation proposées par l’armée américaine, à l'époque où ils étaient engagés dans les forces colombiennes.

Suite à l’assassinat de M.Moïse, le Premier ministre par intérim Claude Joseph a demandé aux États-Unis et à l’Onu l'envoi de troupes afin de sécuriser les sites stratégiques du pays. Alors que Joe Biden a écarté cette idée, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a plaidé pour l’envoi de policiers internationaux sous l’égide des Nations unies en Haïti.

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