La France fournit à la Tunisie plus d’un million de vaccins d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson

Pour aider la Tunisie, où le taux de mortalité lié au Covid est le plus élevé du continent africain et où la couverture vaccinale reste largement insuffisante, la France y enverra plus d’un million de vaccins. Selon l’OMS, le pic épidémique dans ce pays n’est pas encore atteint.
Sputnik

Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie, a précisé les modalités d’aide que la France va fournir à la Tunisie en proie au variant Delta. Paris enverra des vaccins, dont la partie principale est composée de monodoses, a-t-il fait savoir ce 15 juillet sur France 2.

«On aura donné plus d’un million de vaccins, dont 500.000 de Johnson [& Johnson]. [C’est] très important parce que le Johnson, c’est une seule dose donc la personne, dès qu’elle est vaccinée, c’est fait», a indiqué le secrétaire d'État.

De plus, 85 tonnes d’équipements médicaux y seront acheminées, dont 25 concentrateurs d’oxygène et deux millions de masques FFP2. M. Lemoyne va se rendre sur place dans les prochains jours.

Début juin, la France a envoyé en Tunisie un don de 324.000 doses d’AstraZeneca via le programme Covax. Le 11 juillet, le ministère des Affaires étrangères a indiqué que «dans les prochaines semaines» la France enverrait 800.000 doses supplémentaires, dont 300.000 d’AstraZeneca et 500.000 de Janssen (Johnson & Johnson). Paris va également fournir du matériel de première nécessité, notamment «des consommables, des équipements de production d’oxygène médical et des lits de réanimation», a précisé la diplomatie française.

Appel à l’aide

Face à la vague de contaminations, l’ambassade de Tunisie en France a lancé le 10 juillet un appel via Facebook à ses ressortissants vivant dans l’Hexagone pour récolter de l’argent et du matériel médical et paramédical. 300.000 euros ont été collectés en un jour. En tout, la mission diplomatique espère monter à 800.000 euros d’ici la fin de la semaine.

L’ambassade a rédigé la liste de matériel et d’équipements médicaux nécessaires, laquelle inclut entre autres des médicaments, des kits de typage des variants du Covid, des appareils de radio mobiles, des générateurs d’oxygène, des respirateurs de réanimation, mais aussi des masques FFP2 et chirurgicaux et même des gants propres.

Outre la France, plusieurs pays sont déjà venus en aide ou ont déclaré leurs intentions d’aider: le Maroc, l’Algérie, la Turquie, l'Arabie saoudite, la Chine, les Émirats arabes unis.

Selon le ministère tunisien de la Santé, la situation est «catastrophique». Dans le secteur public, plus de 92% des lits de réanimation sont occupés, les hôpitaux sont en manque d’oxygène.

«Quatre patients sont ventilés par une seule source murale. C'est la pénurie complète d'oxygène. On se sent seuls dans cette guerre, on se sent livrés à nous-mêmes», témoigne Zoubli Aymen, médecin urgentiste d’un hôpital à Tunis auprès de Franceinfo.

La couverture vaccinale est très insuffisante: pour une population de près de 12 millions d’habitants, uniquement 12% ont reçu au moins une injection.

Au 14 juillet, le nombre journalier de cas a atteint les 8.213. 194 morts sont à déplorer, pour un total depuis le début de l’épidémie de plus de 16.845. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Tunisie a le taux de mortalité lié au Covid-19 le plus élevé de tout le continent africain. Dans les prochains jours, la situation pourrait encore s’aggraver.

«Compte tenu du fait que le variant Delta se propage [en Tunisie] d'une manière large aujourd'hui, on peut penser qu'on n'est pas encore dans la phase de pic épidémique, on n'a pas encore atteint le sommet, ni en termes du nombre des cas ni en termes de décès», a prévenu le Dr Yves Souteyrand, représentant de l'OMS, dans un entretien avec l'AFP le 13 juillet.
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