De multiples incidents liés aux gens du voyage ont été observés ces derniers jours en France. Dans plusieurs communes, maires et habitants tentent de faire réagir l’État. Les aires de grand passage dédiées, dont la mise à disposition est dictée par la loi, ne sont pas toujours utilisées.
En Ariège, un village et sa station thermale ont été privés d’eau dimanche 11 juillet à cause d’un campement d’une cinquantaine de caravanes qui ont vidé leurs réserves, rapporte France 3 Occitanie. Après trois plaintes déposées, une réunion se tiendra à la préfecture du département pour tenter d’apporter une solution.
«Nous avons une aire de grand passage pour les gens du voyage. On finance ces structures, pourquoi ils ne les utilisent pas?», s’est interrogé le maire.
Toujours dimanche, une centaine de caravanes se sont installées illégalement sur l’hippodrome de Port-Bail (Manche), poussant l’établissement à suspendre ses activités. Dans les Hautes-Pyrénées et dans la Loire-Atlantique, les stades de deux communes ont été illégalement occupés par plusieurs dizaines de caravanes. À Amancy, en Haute-Savoie, des habitants se plaignent des ordures et déjections laissées dans un champ agricole par cette même communauté.
Mauvaises installations?
À Fréjus, des centaines de caravanes ont créé un embouteillage en tentant de s’installer dans un parc d’activités. Après l’intervention du maire et des forces de l’ordre, ils ont été évacués. En cause, l’aire de grand passage qui ne leur convenait pas.
«Elle n’est pas aux normes et est insalubre. Il manque de l’espace, le réseau d’évacuation est défectueux, tout comme les réseaux d’eau et d’électricité», a réagi auprès de Var-Matin David Veis, membre de l’association Grand Pèlerinage.
La loi française oblige les communes de plus de 5.000 habitants à proposer un schéma d’accueil des gens du voyage, dont la mise à disposition d’une aire de grand passage. Mais les conditions d’accueil dans ces zones dédiées semblent régulièrement mises en cause. À Saint-Brevin (Loire-Atlantique), ceux qui se sont installés sur l’aire de grand passage évoquent un terrain régulièrement inondé et des avions qui passent juste au-dessus de leurs caravanes, au point de les faire «beaucoup bouger», relate notamment Ouest-France.
Le juriste William Acker, spécialiste de cette communauté, a publié en avril un ouvrage sur les aires d’accueil, dont la mise en place se heurte régulièrement aux contestations des habitants. Il en ressort que la plupart sont éloignées des habitations, mais proches d’une autoroute, d’une station d’épuration, d’une casse automobile, etc.
«Tous les voyageurs savent que la majorité des aires sont insalubres et dans des localisations pourries», résume-t-il dans Street Press.
Il demande à revoir la politique d’accueil de cette communauté, dénonçant une discrimination à leur égard, qu’il qualifie de «racisme environnemental».