Alors que de nombreux pays font face au variant Delta, un autre, le Lambda, initialement détecté en Amérique du Sud, commence à circuler en Europe y compris dans les pays limitrophes à la France.
Début juillet, la Cantabrie, région autonome espagnole, a recensé trois cas confirmés du variant Lambda et 180 autres en attente de confirmation. Représentant déjà plus de 40% des cas sur ce territoire, sa propagation a été qualifiée d’«alarmante» par le directeur général de la Santé publique de la Cantabrie, Reinhard Wallmann.
En Suisse, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) en a également détecté trois, indique 20 Minutes, bien qu’aucune donnée correspondante ne soit présente sur le site de l’institution. Santé publique France a fait état de quelques «cas sporadiques».
Selon la plateforme GISAID qui récolte des données de médecine, le nombre de contaminations diverge. En France, il s’agit de 16 cas recensés, 56 en Espagne, 100 en Allemagne, 10 en Suisse, 11 en Italie et sept au Royaume-Uni. Pour l’heure, seuls deux cas ont été détectés en Belgique.
Au total, la présence de cette souche est constatée dans 31 pays. Le gouvernement français a annoncé regarder «tous les variants qui circulent avec beaucoup de vigilance», a rappelé son porte-parole Gabriel Attal.
Ce que l’on sait sur ce variant
Identifiée sous le nom de C.37, cette souche est apparue en décembre au Pérou où elle est devenue majoritaire en représentant actuellement 80% des contaminations contre 50% en mars.
Elle a été désignée le 14 juin par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme un «variant d’intérêt». Pour l’heure, elle est peu étudiée. Cependant, les scientifiques ont découvert que le variant Lambda présentait six nouvelles mutations dans la protéine Spike.
Supposé être plus contagieux que les variants Gamma et Alpha (brésilien et britannique), voire le Delta, le Lambda présente un «ensemble de mutations plutôt inhabituel par rapport à d’autres variants», a déclaré le directeur du Covid-19 Genomics Initiative interrogé par Sky News. D’après lui, il risque de remplacer les autres variants.
Études sur l’efficacité des vaccins
Une étude menée par l’Institut de recherche Cold Spring Harbor Laboratory suggère que les vaccins actuellement utilisés sont efficaces contre lui.
Les résultats d’une autre étude menée au Chili, prépubliée sur MedRxiv, dévoilent une plus forte contagiosité de ce variant en comparaison des autres souches qui se sont propagées sur le territoire européen. Sa neutralisation par le vaccin chinois CoronaVac s’est avérée bien moins efficace.
«Ces données renforcent l’idée que les campagnes de vaccination doivent s’accompagner d’une surveillance génomique stricte pour identifier les mutations d’intérêt de la protéine Spike», concluent les auteurs.
L'efficacité des vaccins et celle du cocktail d'anticorps de Regeneron sur cette souche ont été évaluées par des chercheurs new-yorkais. Bien que les médicaments soient susceptibles de maintenir leurs capacités de protection, les scientifiques résument dans biorXiv que leur effet est réduit.