Des milliers de moules, palourdes et étoiles de mer ont été victimes de la chaleur qui a frappé le Canada –particulièrement la Colombie-Britannique- et le nord des États-Unis. C’est Christopher Harley, biologiste marin à l'université de Colombie-Britannique qui donne l’alerte. Il étudie les effets du changement climatique sur les écosystèmes marins côtiers et a attiré l’attention sur ce drame dans une interview au réseau d’information canadien CBC. Le scientifique a reconnu être «stupéfait» par l’image des cadavres de créatures marines qui ont recouvert la plage à Vancouver, un cliché qu’il a découvert fin juin.
La vague de chaleur a pu être responsable de la mort de plus d'un milliard d'animaux vivant le long du littoral de la mer des Salish, a détaillé le chercheur au Guardian.
De conséquences prédites
Alors que les moules font de la partie de la chaîne alimentaire de nombreux autres animaux, dont les étoiles de mer et les canards, les biologistes évoquent les risques que cette extinction pourrait provoquer.
Christopher Harley a tenu à préciser que beaucoup d'espèces ne seront pas en mesure de suivre le rythme du changement. Les écosystèmes vont changer d'une manière qu’il est vraiment difficile de prévoir.
Qui plus est, le scientifique a expliqué que cette extinction massive affecterait temporairement la qualité de l'eau de mer, que les moules et les palourdes aident à filtrer.
Les chercheurs ont seulement commencé à en examiner les conséquences. L'une des préoccupations est de savoir si les canards de mer, qui se nourrissent de moules en hiver avant de migrer vers leur aire de reproduction estivale dans l'Arctique, auront assez de nourriture pour survivre au voyage, indique le New York Times.
De plus, les scientifiques américains observent avec inquiétude la température des cours d’eau, car les saumons franchissent des distances extraordinaires lors leur migration depuis les rivières et les lacs où ils naissent, vers la mer, puis dans en sens inverse pour revenir frayer. Un réseau de barrages de longue date dans les États de l’ouest du pays rend déjà le voyage périlleux, rappelle le New York Times. Maintenant, avec le changement climatique aggravant les vagues de chaleur et les sécheresses, les scientifiques estiment que les conditions semblent sombres sans une intervention vigoureuse, qui comporte ses propres risques.
Le Canada en proie à une canicule historique
En Colombie-Britannique, au Canada, la température de 49,5°C a été enregistrée le 29 juin dans le village de Lytton. Ce record a frappé une contrée connue pour ses froidures hivernales et son climat tempéré en été. Fin juin, c’est la première fois au XXe siècle qu’une température au-delà de 45°C est prise dans le pays, la dernière en date ayant été répertoriée en 1937.
Plus de 1.000 personnes ont été forcées de quitter leur domicile et plusieurs autoroutes ont été fermées à mesure que les incendies se propageaient et que de nouveaux départs de feu se déclenchaient en raison de la chaleur et de la sécheresse, indique CBC.