Refuser de se faire vacciner contre le Covid-19 «est une trahison» pour Bernard Kouchner

Sur fond des débats autour de l’obligation vaccinale, l’ancien ministre Bernard Kouchner s’est dit «pour» auprès du JDD, qualifiant de «trahison» le refus de se faire vacciner contre le coronavirus et notant la nécessité d’une loi à ce sujet.
Sputnik

Alors que le variant Delta se propage rapidement dans le monde et qu’il est majoritaire en France où il entraîne une augmentation des cas journaliers, les débats autour de la vaccination obligatoire persistent.

Bernard Kouchner, médecin et ancien ministre, s’est prononcé dans une interview au Journal du dimanche (JDD) «pour» afin de lutter plus efficacement contre l’épidémie.

«Nous ne viendrons pas à bout de ce virus sans mobilisation mondiale», assure-t-il auprès du média. «Ceux qui face à ce virus choisissent de se "battre" individuellement sont sinon des déserteurs du moins des alliés du virus. La vaccination n'est pas un sujet personnel. La refuser, c'est une trahison», renchérit-il noté, demandant une loi sur le sujet.

L’ancien ministre des Affaires étrangères sous Sarkozy avance qu’«il faudra vivre avec et sûrement prévoir une vaccination annuelle».

Et de poursuivre: «La santé publique l'exige [et] ça sera fait, avec des nuances au début, peut-être, selon les professions».

Le variant Delta en cause

Face à la propagation du variant Delta, dit indien, plus contagieux que l’Alpha, dit britannique, le gouvernement appelle les Français à se faire vacciner massivement alors que «le risque d'une quatrième vague rapide est là», prévenait cette semaine Gabriel Attal.

Au 10 juillet, 35,7 millions de personnes avaient reçu au moins une injection (53% de la population), dont 27,2 millions de personnes ont un schéma vaccinal complet (40,4%), tandis que l’exécutif vise 40 millions de primo-vaccinés d'ici la fin de l'été.

L’obligation vaccinale des soignants

Jean Castex a récemment émis l’hypothèse d’étendre l’obligation vaccinale aux soignants, mais aussi «plus largement». Le ministre de la Santé a à son tour tenu à préciser que la question était «abordée pour les soignants» uniquement, «pas pour les Français» en général.

Olivier Véran a établi comme objectif une immunisation à «au moins une dose» pour 80% des professionnels des Ehpad et des établissements de santé «d’ici le mois de septembre». Il s’est aussi dit favorable à ce qu’une loi en ce sens soit adoptée le plus rapidement possible.

Une loi prévue

Actuellement, le gouvernement prépare un projet de loi permettant de rendre l’inoculation du vaccin obligatoire pour les soignants, malgré le fait qu’Emmanuel Macron ait assuré il y a six mois que la vaccination «ne sera pas obligatoire».

Dans un entretien au JDD, Alain Fischer a estimé que les gens qui attendent «commettent une erreur». Selon lui, une nouvelle vague peut devenir réelle à défaut d’un pourcentage insuffisant de vaccinés au sein de la population.

Enfin, dans une tribune publiée dans le JDD, les numéros un de la CFDT et du Medef, Laurent Berger et Geoffroy Roux de Bézieux, souhaitent «réveiller le sens civique de chacun» en appelant «solennellement les salariés à se faire vacciner sans tarder». Ils jugent que non seulement les soignants doivent être soumis à la vaccination obligatoire, dispositif étudié par l’État, mais aussi «tous les professionnels en contact avec le public».

L’avis de la population

D’après une enquête Odoxa-Backbone Consulting réalisée pour Franceinfo et Le Figaro publié le 1er juillet, plus des deux tiers des sondés (72%) sont pour la vaccination obligatoire du personnel soignant, tandis que 58% souhaitent la rendre nécessaire pour l’ensemble de la population.

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