Portraits d’autochtones sur les murs de l’Unesco: l’humanité mise en scène

Une ronde pittoresque de portraits des peuples autochtones dans leurs habits traditionnels entoure à partir d’aujourd’hui le bâtiment de l’Unesco à Paris. Le Sibérien Alexandre Khimouchine a consacré plusieurs années au projet «Le Monde des visages».
Sputnik

Tout l’humanité incarnée dans une variété de visages! Les peuples autochtones se sont vu immortaliser par le photographe russe Alexandre Khimouchine, qui sillonne depuis des années la planète. Désormais, les portraits des représentants des quatre coins du monde sont accrochés sur les grilles du siège de l’Unesco à Paris.

​Ce ne sont que quelques dizaines de visages parmi ceux des 476 millions de personnes appartenant aux peuples autochtones enregistrés dans quatre-vingt-dix pays.

«La diversité des visages ne cache pas le point principal : nous sommes tous les hommes. C’est une idée majeure de cette exposition. Elle entre en complète corrélation avec l’esprit et les objectifs de l’Unesco. Nous apprécions cette exposition qui n’était pas facile à organiser dans la situation actuelle, avec toutes les barrières existantes», souligne Alexandre Kouznetsov, le Représentant permanent de la Fédération de Russie auprès de l’Unesco.

Immortalisés dans leurs vêtements traditionnels et au cœur de leur environnement, ces peuples autochtones dévoilent l’incroyable diversité de leurs moyens de subsistance. L’auteur des portraits d’apparat avoue que, «ainsi habillés, les gens se transforment». Quelqu’un qu’on n’aurait peut-être pas remarqué dans la rue, change totalement une en habit traditionnel ou ethnique.

«Je cherche toujours les gens qui ne soient pas juste un modèle pour un photographe, mais qui baignent dans la culture de leur peuple», assure Alexandre Khimouchine au micro de Sputnik.

«Une très grande bienveillance» et le désir de chaque peuple de «montrer sa face unique» ont marqué le photographe.

Le monde fragile voué à être uni

Après s’être rendu dans les quatre coins de monde, il s’est entièrement consacré ces deux dernières années à l’exploration de la Sibérie et de l’Extrême-Orient. Il garde en mémoire toutes les histoires qui le lient à ses personnages. Il se rappelle leurs noms. Il reste en contact avec eux après son périple.

«Quand je travaille avec mon sujet, je parle avec lui. Les gens se libèrent au fur et à mesure, dévoilent leur âme profonde. Pour chaque personne, je fais près de 500 prises, avant de choisir celle qui exprime ma vision de sa personnalité», détaille Alexandre Khimouchine.

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Mais l’artiste s’enorgueillit d’avoir également rempli «une mission de paix»: montrer à quel point, tout en étant uniques et différents, les êtres se ressemblent dans le plus profond de leur sensibilité.

«Je souhaite que les spectateurs, en voyant ces photos, en s’étonnant que nous vivions dans un monde multinational, comprennent que ce monde fragile dépend de la relation entre les gens. Si nous respectons les traditions et les cultures des peuples voisins, cette idée va réunir nous tous», assure le photographe.

Malgré les difficultés liées à la pandémie, la Délégation permanente de la Fédération de Russie auprès de l’Unesco et son partenaire Norilsk Nickel ont réussi à mener à bien un projet d’«une exposition de grande envergure» et haute en couleurs.

«Je m’apprête à sillonner la partie européenne de la Russie. Mon objectif sera de saisir toutes les facettes de la Russie, où vivent des peuples méconnus du grand public, qui habitent souvent dans des territoires isolés et difficiles d’accès. La diversité ethnique est passionnante en Russie, j’ai envie de montrer toutes ces peuples au monde entier», ambitionne notre interlocuteur.
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