«La peur change de camp»: Mila soulagée après le procès de ses harceleurs

Mila s’est montrée d’un optimisme prudent après les peines prononcées contre ses cyberharceleurs. Sur France inter, la jeune femme a admis avoir envisagé le pire.
Sputnik

Au lendemain du verdict condamnant ses cyberharceleurs à de la prison avec sursis, Mila a confié sur émotions sur France Inter. La jeune femme, victime d’insultes et de menaces sur internet après avoir critiqué l’islam, a admis s’être préparée au pire, à savoir l’acquittement des treize inculpés.

«Je m’étais attendue à bien pire, je n’étais pas du tout optimiste, alors que je le suis de base. J’ai beaucoup stressé ces derniers temps, j’essayais de ne pas y penser», a-t-elle ainsi déclaré à la radio publique.

La jeune femme confie avoir parfois eu «envie de bondir» durant l’audience et avoir appris peu à peu à se maîtriser. Durant les débats, certains avocats avaient notamment tenté de pointer la responsabilité de la victime, l’interrogeant sur son «islamophobie» supposée.

Si elle hésite encore à se dire «satisfaite», la jeune femme salue finalement une décision de justice qui fait «avancer les choses».

«La justice a été là, a taclé là où il faut […] Ce n’est qu’une étape parmi tant d’autres, mais c’est déjà un grand pas vers l’avant et je suis très contente […] La peur change de camp», explique-t-elle ainsi à France Inter.

Un verdict salué

Plusieurs personnalités politiques ont également fait part de la satisfaction au sortir du procès. Sur LCI, Marlène Schiappa a ainsi salué un verdict symbolisant «l’entrée de la justice dans la culture numérique». La ministre chargée de la Citoyenneté a appelé les réseaux sociaux, notamment Twitter, à prendre leurs responsabilités et à mieux communiquer sur leur modération pour lutter contre le cyberharcèlement.

Toujours sur LCI, Jean-Michel Blanquer a pour sa part rappelé que de nombreux observateurs souhaitaient une peine «ferme et exemplaire». Il a souligné les avancées juridiques dans la lutte contre le cyberharcèlement, infraction désormais punie de peines pouvant aller jusqu'à 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende. Le ministre de l’Éducation a également fustigé l’anonymat en ligne.

Le verdict du tribunal correctionnel de Paris a aussi eu une résonnance au-delà des Alpes, l’ancien ministre de l’Intérieur Matteo Salvini saluant la condamnation des cyberharceleurs de la «courageuse» Mila, sur Twitter.

D’autres se sont cependant montrés plus sceptiques sur l’action de la justice. Sur CNews, l’ex-cadre du RN Jean Messiha a ainsi affirmé que les peines prononcées ne suffiraient pas à «calmer la population islamoradicalisée qui sévit sur les réseaux sociaux».

En janvier 2020, les propos tenus par Mila à l’encontre de l’islam lui avaient valu plus de 100.000 messages haineux, selon son avocat Richard Malka. La jeune femme, encore lycéenne, avait été contrainte de quitter son établissement scolaire et de vivre sous protection policière. C’est toujours le cas aujourd’hui.

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