Le journaliste de Fox News Tucker Carlson, que plusieurs médias du pays considèrent comme l’un des animateurs préférés de Donald Trump, a accusé le 7 juillet l’administration Biden de lire ses courriels et de révéler leur contenu parce qu’il voulait interroger Vladimir Poutine.
D’après l’intéressé, à la fin du printemps, il a contacté des personnes pouvant l’aider à obtenir un entretien avec le Président russe et seul son producteur exécutif, Justin Wells, était au courant.
«Je n'étais pas embarrassé de vouloir interviewer Poutine. Il est évidemment digne d'intérêt. Je suis citoyen américain. Je peux interroger qui je veux et je prévois de le faire. Mais dans ce cas, j'ai décidé de ne rien dire. J'ai pensé que tout type de publicité gênerait les Russes et compliquerait l’organisation de l’interview. Mais l'administration Biden l'a découvert en lisant mes courriels. J'ai appris d'un lanceur d’alerte que la NSA prévoyait de divulguer leur contenu aux médias», explique-t-il.
Tucker Carlson affirme que des sources de la communauté du renseignement ont dit à au moins un journaliste à Washington ce qu'il y avait dans ces e-mails.
Des actions illégales
Ce qui l’indigne le plus, c’est que la NSA, contrairement à la loi qui l’oblige à garder secrète l'identité des citoyens américains qui sont surveillés, a dévoilé son nom.
«J'étais démasqué. Les personnes dans le bâtiment ont appris qui j'étais, puis mon nom et le contenu de mes courriels ont quitté le bâtiment de la NSA et se sont retrouvés dans une organisation de presse à Washington. C'est illégal. C'est précisément pour cela que cette loi a été conçue en premier lieu. Nous ne pouvons pas avoir des agences de renseignement utilisées comme instruments de contrôle politique».
Un journaliste sous le prisme de la NSA
C’était le 29 juin que Tucker Carlson a déclaré sur Fox News qu’un lanceur d’alerte au sein du gouvernement américain lui a révélé qu’il était surveillé par l’agence nationale de sécurité (NSA) qui voulait arrêter son émission. D’après le journaliste, en tant que preuve, son informateur a livré des détails pouvant provenir seulement de ses courriels.
Interrogé le même jour sur les propos de Tucker Carlson, Donald Trump les a qualifiés de «tout à fait crédibles».
Pour sa part, la NSA a pointé des allégations «fausses», soulignant qu’elle n’a jamais eu l’intention de surveiller ses échanges électroniques pour les divulguer à des journalistes et ensuite retirer son émission de l’antenne de Fox News.
Révélations de Snowden
En 2013, l’employé contractuel de la NSA Edward Snowden a transmis au Washington Post et au Guardian plusieurs documents secrets concernant un programme informatique secret baptisé PRISM, qui permettait aux États-Unis de surveiller les échanges électroniques des utilisateurs d'Internet tant sur le sol américain que dans le reste du monde.
En septembre 2020, la cour d'appel fédérale du neuvième circuit, à San Francisco, a jugé que le programme de surveillance massif de la NSA mis au jour par Snowden était illégal et que les dirigeants des services du renseignement ont menti lorsqu’ils ont défendu le programme.
Le tribunal a notamment déclaré que la surveillance téléphonique menée par la NSA pour collecter secrètement des millions d'échanges téléphoniques était une violation de la loi régissant les opérations de surveillance du renseignement.