«Charles-Henri livreur de sushis»: Gabriel Attal explique sa petite phrase à un concours d’éloquence

Gabriel Attal a donné la réplique à un candidat d’un concours d’éloquence, à propos de l’origine des livreurs de repas. Le porte-parole du gouvernement s’est par la suite justifié.
Sputnik

Alors que les conditions de travail des livreurs de repas interrogent de plus en plus, Gabriel Attal s’est fendu d’une remarque qui n’est pas passée inaperçue sur l’origine de la plupart d’entre eux.

Une vidéo circule en effet sur les réseaux sociaux, qui montre le porte-parole du gouvernement tenter de déstabiliser un candidat du prix Clemenceau, un concours d’éloquence, le 30 mai dernier. L’orateur avait choisi de rendre hommage aux héros «de tous les jours», en première et seconde lignes lors de la pandémie, citant notamment un livreur de sushis du nom de Charles-Henri.

Mais ce panégyrique n’a pas convaincu le porte-parole du gouvernement, qui a ironisé sur le prénom du coursier.

«J’ai compris que c’était Charles-Henri qui vous livrait vos sushis à 22 heures, du coup je voulais savoir: "où est-ce que vous habitez?"», a ainsi glissé Gabriel Attal.

Le candidat ne s’est pas démonté, accusant alors le haut responsable de tomber dans les «clichés», et poursuivant son argumentaire.

«Les clichés sont toujours dans le même camp. Figurez-vous que j’habite à Marseille. Peut-être qu’à Paris les Karim sont dans la rue, mais à Marseille, ils sont à l’université», a-t-il ainsi déclaré face à Gabriel Attal.

Une réalité sociale

Certains commentateurs n’ont pas tardé à critiquer la remarque du porte-parole du gouvernement, la jugeant déplacée. David Guiraud, porte-parole Jeunesse de LFI, a notamment fustigé une séquence de «gros malaise» sur Twitter.

L’ex-cadre du RN Jean Messiha a pour sa part ironisé sur l’hypocrisie d’un progressisme qui «croit que tous les livreurs de sushis sont Noirs et Arabes».

Le journaliste et militant antiraciste Taha Bouhafs a quant à lui défendu les propos de Gabriel Attal, y voyant une part de vérité.

Sur Sud Radio, la journaliste Élisabeth Lévy a enfin critiqué la vague d’indignation autour d’une «blague peut-être lourdingue, mais nullement scandaleuse», y voyant la marque d’un «fâcheux esprit de sérieux».

Face au tollé, le porte-parole du gouvernement s’est finalement justifié, évoquant son rôle de membre du jury, censé pousser les candidats dans leur retranchement, rapporte BFM TV.

«C’est dans la feuille de route des membres du jury, c’est ce que j’ai fait en soulignant que l’exemple donné par ce candidat ne me semblait pas refléter la réalité sociale, j’ai entendu des commentaires qui ont été faits sur des questions culturelles ou ethniques, j’ai parlé d’une réalité sociale qui est celle des travailleurs des plateformes», a ainsi déclaré Gabriel Attal à l'issue du Conseil des ministres, selon la chaîne d’information.

L’ancien porte-parole de LREM a également fustigé les critiques des «militants d’extrême gauche» devenus, selon lui, des «professionnels de l’indignation».

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