«Guerre des appellations» avec la Russie: la Champagne s’insurge

Rappelant la protection de l'appellation française «champagne AOC», reconnue dans plus de 120 pays, le Comité Champagne a dénoncé le nouvel étiquetage en Russie.
Sputnik

Le Comité interprofessionnel du vin de Champagne s'est insurgé lundi contre une nouvelle loi en Russie qui réserve aux seuls producteurs russes le droit d'afficher uniquement le nom «champagne» sur leurs bouteilles, tandis que les vins importés doivent, eux, comporter aussi l'appellation «vin mousseux».

«La Champagne est scandalisée par la nouvelle législation russe relative à l’étiquetage des vins», écrit le Comité Champagne dans un communiqué publié lundi, en rappelant la protection de l'appellation française «champagne AOC», reconnue dans plus de 120 pays.

Dans le cadre de la nouvelle législation russe, les vins de Champagne pourront conserver le droit d'utiliser le nom «champagne» en caractères latins sur l'étiquette principale. En revanche, ils devront renoncer au terme «Shampanskoe» - traduction de champagne en russe – et se présenter sous le terme «vin mousseux» en caractères cyrilliques sur la contre-étiquette, explique le Comité Champagne.

«Shampanskoe»

Seuls les vins effervescents russes auront désormais le droit d’utiliser le nom «Shampanskoe», ajoute le Comité.

«Priver les Champenois du droit d'utiliser le nom "Champagne" (en cyrillique) est scandaleux», dénoncent Maxime Toubart et Jean-Marie Barillère, coprésidents du Comité Champagne.

«C’est notre patrimoine commun et la prunelle de nos yeux», ajoutent-ils, invitant les entreprises champenoises à cesser leurs livraisons vers la Russie jusqu'à nouvel ordre.

Sollicitée, Miriam Garcia Ferrer, porte-parole de la Commission européenne, a dit être informée du changement législatif en Russie.

«Cela aurait un impact considérable sur les exportations de vin. Nous ferons donc tout ce qui est nécessaire pour exprimer notre désaccord et notre inquiétude à l'égard du projet», a-t-elle déclaré.

«Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger nos droits et prendrons les mesures nécessaires si cette loi entre en vigueur», a-t-elle ajouté.

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