La pendaison d’un mannequin à l’effigie d’un pompier lors d’un rassemblement antivaccin à Nancy le 3 juillet a provoqué l’ire de la mairie.
Un panneau avec l’inscription «le Sdis m’a tué» était affiché à côté.
Réagissant sur Twitter, le maire PS de la ville, Mathieu Klein, a qualifié d’«intolérable» cette mise en scène d’«attaque sur la voie publique». Il a promis de signaler les faits auprès du procureur de la République.
L’élu a apporté son soutien aux pompiers de Meurthe-et-Moselle «sans qui la vaccination ne serait pas aussi élevée» dans le département. La moitié de la population y a reçu au moins une dose, dont plus de 80% parmi les plus de 85 ans et 87% parmi les 65-75 ans, a fait savoir le préfet Arnaud Cochet, cité par L’Est Républicain.
Au 1er juillet, le nombre de vaccinations effectuées dans les centres avec l’appui des pompiers de Meurthe-et-Moselle était de 100.000, a annoncé le préfet du département sur son compte Twitter, faisant part de son «immense satisfaction». Depuis fin mars, les soldats du feu sont en effet largement impliqués dans la campagne de vaccination, venant en renfort aux vaccinodromes et aux soignants.
Fin avril, certains syndicats de sapeurs-pompiers s’y sont opposés pour la raison de manque de compétences pour faire des injections en plus d’une charge de travail accrue. Parmi ceux-ci figurent la Fédération Autonome des Sapeurs-Pompiers Professionnels et des Personnels Administratifs, Techniques et Spécialisés (FA/SPP-PATS) et l’UNSA-SDIS.
Une histoire personnelle
Dénonçant un tweet «mensonger» du maire de Nancy, l’une des intervenantes à la manifestation, Martine Wonner, médecin psychiatre et députée de la 4e circonscription du Bas-Rhin, a assuré que la mise en scène ne visait pas le Service Départemental d'Incendie et de Secours du département.
Elle était censée représenter «une très grande souffrance exprimée par un pompier du Doubs», a expliquée l’élue. Selon elle, ce soldat du feu, présent au rassemblement, «a une histoire personnelle manifestement douloureuse».
Cependant, les détails de cette «histoire personnelle» n’ont pas été révélés.
Appel aux sanctions
L’incident a entraîné la réaction de l’Union française pour une médecine libre (UFML-Syndicat) dont le président a envoyé une lettre ouverte au ministre de la Santé et à l’Ordre des médecins afin de leur demander d’intervenir.
Par ailleurs, Martine Wonner et le docteur Christian Peronne, figure emblématique des opposants à la vaccination qui avait tenu un discours lui aussi lors du rassemblement à Nancy, ont été accusés de diffusion de fausses informations.
Les propos des antivax contribuent à «une violence» «par intérêt financier, politique, idéologique et sectaire», a martelé le président de l’UFML-Syndicat, le docteur Jérôme Marty. Il a également exhorté les destinataires de sa lettre à protéger «celles et ceux qui, à la pointe du combat contre le Covid-19, portent cette campagne de vaccination».