Alors que des salves de commentaires racistes ont visé des joueurs de l’équipe de France sur Twitter pendant l’Euro, le footballeur Layvin Kurzawa a mis en ligne une vidéo où des insultes du même acabit peuvent être entendues.
Sur Instagram, le joueur du Paris Saint-Germain raconte être sorti du centre d’entraînement et avoir croisé un supporter à qui il a voulu offrir son maillot. L’international français a alors sorti son téléphone pour immortaliser la scène. Par la même occasion, il a pu enregistrer des propos racistes en arrière-plan. Ils ont été tenus par un gendarme en civil, selon le joueur.
«J’en ai rien à foutre moi monsieur... Vous voulez que j’appelle mes collègues pour qu’on rigole un peu? Des mecs comme toi j’en éclate tous les jours! Sale rebeu de merde!», peut-on ainsi entendre sur la vidéo partagée par le latéral gauche.
La personne ayant proféré ces insultes n’a pour l’heure pas été identifiée.
Racisme à l’Euro
L’Euro 2020, pour lequel n’a d’ailleurs pas été sélectionné Kurzawa, a aussi été le théâtre de plusieurs épisodes racistes, ces dernières semaines. Le 19 juin, Paul Pogba et N'Golo Kanté avaient ainsi été visés par des cris de singes à Budapest, lors du match entre la France et la Hongrie, selon L’Équipe.
Quelques jours plus tôt, l’Autrichien Marko Arnautovic avait été soupçonné d’insultes raciales lors d’un match contre la Macédoine du Nord, avant d’être finalement blanchi de cette accusation par l’UEFA, qui l’avait simplement suspendu pour mauvais comportement.
Plus récemment, après la tonitruante défaite de la France contre la Suisse, plusieurs Bleus se sont vus attaqués sur Twitter pour leur couleur de peau. Hugo Lloris, Clément Lenglet et Olivier Giroud ont notamment été traités de «sale blanc» par plusieurs internautes.
N'Golo Kanté s’est pour sa part vu reprocher d’avoir épousé une femme blanche.
Des insultes contre des joueurs métisses ont également été repérées par la LICRA.
SOS Racisme a décidé de porter plainte, dénonçant un «déferlement de tweets haineux» mais également des «usurpations d’identité». L’organisme a critiqué l’instauration d’un «climat nocif» visant à allumer une «guerre ethnique dont rêvent beaucoup de groupes d’extrême droite».
Les matchs de poules de cet Euro avaient également été marqués par des polémiques sur les génuflexions de certains joueurs, qui voulaient ainsi montrer leur soutien aux luttes antiracistes. Un geste qui avait un temps été envisagé par l’équipe de France à l’occasion du match contre l’Allemagne, avant que l’idée n’en soit abandonnée.