Les restaurateurs bientôt obligés de s’équiper en «doggy bag»

Tous les restaurateurs seront tenus de s’équiper en «doggy bag» pour emballer les restes des repas à partir du 1er juillet. Une mesure visant à lutter contre le gaspillage alimentaire.
Sputnik

Alors que ce 30 juin a vu la levée des dernières jauges pour les établissements recevant du public, dont les restaurants, les restaurateurs vont devoir s’astreindre à une nouvelle obligation, cette fois au nom de la lutte contre le gaspillage. À partir du 1er juillet, ils seront tenus de proposer des «doggy bags» à tout client le souhaitant, rapporte Le Figaro.

Les contenants pour emballer les restes des repas devront être réutilisables et recyclables. La mesure avait été inscrite dans la loi Alimentation du 1er novembre 2018. Jusqu’ici, la législation s’était bornée à «recommander fortement» la présence de doggy bags dans les restaurants, sans en acter l’obligation.

La pratique est pourtant moins en vogue en France que dans d’autres pays d’Asie ou aux États-Unis. Une différence explicable par les mentalités et les arts de la table, rappelle au Figaro Madame le directeur de salle au Plaza Athénée, Denis Courtiade.

«Aux États-Unis, en Asie ou même au Moyen-Orient, les portions sont généreuses et les plats conviviaux, quand en France, les assiettes sont généralement moins fournies et travaillées de façon plus individuelle. De plus, dans de nombreuses familles, on apprend très tôt aux enfants à finir leurs assiettes», expose le spécialiste.

La restauration rapide se verra elle aussi soumise à de nouvelles obligations à partir de ce 1er juillet. Les boîtes en polystyrène, connues notamment pour emballer les kebabs, seront interdites, pour laisser place à des alternatives recyclables, comme des boîtes en carton ou en polypropylène expansé. En visite dans un fast-food de Nanterre, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a salué une «avancée», concédant cependant que la «solution parfaite» prendrait du temps à être trouvée.

Lutte contre le gaspillage

Depuis plusieurs années, la lutte contre le gaspillage alimentaire s’est intensifiée en France. La loi Garot de 2016 avait notamment acté le don d’invendus alimentaires aux associations pour les grandes surfaces de plus de 400m2. Plus récemment, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire s’est fixé pour objectif de réduire de 50% le gaspillage dans la restauration collective.

D’autres pays ont aussi mis le gaspillage alimentaire dans leur viseur, dans le sillage de la pandémie, à commencer par la Chine. En août dernier, le Président chinois a appelé à agir sur les mentalités, instaurant une «atmosphère de honte pour le gaspillage de nourriture». Xi Jinping a en outre pointé le phénomène de «surconsommation».

Les différents confinements et la fermeture des restaurants ont également pesé sur certains secteurs agricoles qui ont eu des difficultés à écouler leurs stocks. Pour éviter le gaspillage, les producteurs ont parfois multiplié les dons aux banques alimentaires, comme en Belgique où l’industrie de la pomme de terre a été mise à rude épreuve.

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