«Stupéfait» par la «censure» d’Éric Zemmour, Philippe de Villiers quitte Albin Michel

Alors qu’Albin Michel a confirmé avoir rompu son contrat avec Éric Zemmour en raison de ses ambitions présidentielles, Philippe de Villiers a blâmé la maison d’édition pour avoir «censuré» l’éditorialiste et a décidé de la quitter pour son prochain livre.
Sputnik

L’ancien ministre souverainiste Philippe de Villiers a décidé d’être solidaire d’Éric Zemmour et a annoncé que son prochain livre ne paraîtra pas chez Albin Michel qui publie ses ouvrages depuis plus d’une trentaine d’années.

Dans son message publié sur Twitter, M. de Villiers se dit notamment «stupéfait qu’un auteur d’une telle qualité soit censuré».

​Le fondateur du Puy du Fou n’est pas le seul homme politique qui a critiqué la maison d’édition pour ce geste. Le député européen Gilbert Collard s’est également prononcé sur Twitter contre la censure d’Éric Zemmour.

​«Un éditeur qui refuse de publier un auteur qui s’engagerait en politique est plus un censeur qu’un éditeur!», a-t-il écrit.

La maison d’édition s’explique

Ce mercredi 30 juin, Albin Michel a confirmé que derrière son refus de publier le dernier ouvrage de l’éditorialiste se trouvait la décision présumée d’Éric Zemmour de «changer de statut» et de «devenir un homme politique, engagé dans un combat idéologique personnel, qui ne correspond tout simplement pas à la ligne éditoriale d’une grande maison généraliste comme Albin Michel».

«Nous avons eu un échange très franc avec Éric Zemmour qui m’a récemment confirmé son intention de s’engager dans la présidentielle et de faire de son prochain livre un élément clé de sa candidature», a précisé le président de la maison d’édition, Gilles Haéri, cité par l’AFP.

L’essayiste a déclaré hier sur CNews avoir reçu «la semaine dernière» une lettre de son éditeur annonçant «qu’il ne souhaitait plus» l’éditer.

Zemmour dément

Plus tard dans la journée, Éric Zemmour a nié avoir dit au président d’Albin Michel qu’il serait candidat.

«Éric Zemmour dément formellement avoir dit à Gilles Haeri qu'il était candidat à l'élection présidentielle de 2022», écrit l'éditorialiste dans un communiqué transmis à l'AFP.

«Cette conversation inventée laisse à penser que le patron des éditions Albin Michel a été l'objet de diverses pressions», a-t-il souligné avant ajouter il se réservait «le droit de donner les suites judiciaires qui conviennent à cette affaire».

«Le temps de la censure»

Il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois que le terme «censure» apparaît dans le contexte d’une polémique autour d’Éric Zemmour.  Début juin, le présentateur de CNews Pascal Praud avait évoqué «le temps de la censure» que, selon lui, «regrettait» Stéphane Séjourné, eurodéputé et conseiller politique d’Emmanuel Macron.

M.Séjourné avait alors proposé de comptabiliser le temps de parole des éditorialistes les plus engagés pour «respecter la pluralité des opinions» et a accusé les chaînes françaises d’abuser de «l’hyper-éditorialisation des programmes».

Il a cité à titre d’exemple Éric Zemmour sur CNews, qui «évolue dans une zone grise» parce que «sa parole politique n’est comptée nulle part».

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