L’Institut Pasteur évalue les risques de transmission du Covid-19 avec ou sans vaccin

Alors que la moitié des Français ont déjà reçu au moins une dose de vaccin, le rythme de la vaccination a considérablement ralenti depuis le début du mois de juin. Dans ce contexte, l’Institut Pasteur prévient que les personnes non vaccinées présentent des risques de transmission 12 fois plus importants que celles vaccinées.
Sputnik

La France a franchi un cap important dans sa lutte contre le Covid-19. Mardi 29 juin, Santé publique France a fait état de 33.690.499 personnes ayant reçu une première dose de vaccin, ce qui représente 50% des 67.060.000 personnes de la population du pays, selon les chiffres de l’Insee.

Les médecins pourront désormais identifier leurs patients non vaccinés pour les inciter à le faire

Cependant, à l’approche des grandes vacances, le nombre de personnes voulant se faire vacciner est fortement en baisse. Ainsi, la plateforme Doctolib indique que si le 1er juin plus de 413.000 personnes s’étaient rendues dans les centres de vaccination pour recevoir leur première injection, mardi 29 juin, ce chiffre avait été divisé par plus de deux avec environ 175.700 personnes ayant reçu une première dose.

À en croire les prévisions de Doctolib, le nombre de ces personnes continuera de chuter pour atteindre 54.000 vers début août. Une tendance préoccupante compte tenu de la propagation du variant Delta «particulièrement contagieux» qui représente déjà environ 20% des nouveaux diagnostics en France, selon Olivier Véran.

Pis encore, comme l’estime Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur et membre du conseil scientifique, en deux mois le variant Delta devrait très vraisemblablement remplacer les souches actuellement présentes sur le territoire français à l’exception peut-être du variant sud-africain.

L’Institut Pasteur prévient

Face à cette situation, l’Institut Pasteur rappelle l’importance de la vaccination. Il envisage notamment un scénario de couverture vaccinale de 30% chez les 12 à 17 ans, de 70% chez les 18 à 59 ans et de 90% chez les plus de 60 ans alors que le taux de reproduction initial du virus (R0) est de 4.

Dans un tel scénario, les personnes non vaccinées contribuent, selon les épidémiologistes, à la transmission de façon disproportionnée.

«Une personne non vaccinée a 12 fois plus de risques de transmettre le SARS-CoV-2 qu’une personne vaccinée», souligne l’étude.

Les chercheurs précisent que «du fait d’une couverture vaccinale faible, les enfants et adolescents représentent à peu près la moitié des infections alors qu’ils couvrent seulement 22% de la population. Par ailleurs, ils sont à l’origine d’à peu près la moitié des transmissions».

Nouvelle stratégie vaccinale

Face à la progression du variant Delta, les autorités envisagent de modifier la stratégie vaccinale et veulent que les médecins généralistes aient accès aux listes des personnes vaccinées. Ainsi, les médecins seront capables de repérer plus facilement les personnes non vaccinées et de les convaincre de changer d’avis.

Le gouvernement attend actuellement le feu vert de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) qui doit rendre son avis favorable jeudi 1er juillet, selon Olivier Véran. La mesure a pourtant été critiquée par certains membres de l’opposition qui mettent en garde contre une atteinte aux libertés individuelles et au secret médical des patients.

Discuter