Les allégations véhiculées par les médias britanniques sur des «entrées régulières» de navires russes dans les eaux territoriales du Royaume-Uni sont un exemple de désinformation d’État, estime l’ambassadeur russe à Londres Andreï Keline.
«Suite à l’incident au large de la Crimée sont apparus plusieurs articles affirmant que des navires militaires russes "pénètrent régulièrement dans les eaux britanniques". Un tel discours, promulgué par le ministère de la Défense, sous-entend de fréquentes violations de la souveraineté britannique par la Russie. Il s’agit là d’un exemple flagrant de désinformation sponsorisée par l’État», avance le diplomate dans une tribune publiée par le Daily Telegraph.
Selon lui, les forces navales et aériennes russes mènent des exercices dans plusieurs régions du monde, «dont les mers Baltique et du Nord», mais s’en tiennent «strictement aux espaces aériens et maritimes internationaux».
L’incident criméen…
Le 23 juin, la Russie a annoncé avoir tiré des coups de semonce contre le destroyer britannique qui a, selon Moscou, pénétré dans ses eaux territoriales au large de la Crimée. D’après la partie russe, un avion Su-24M a largué «par précaution quatre bombes à fragmentation hautement explosives de 250 mm le long du parcours du destroyer HMS Defender».
Le vaisseau a ensuite quitté les eaux russes, mettant fin à l’incident, selon la Défense russe. Londres a démenti les déclarations de Moscou, assurant qu’«aucun coup de semonce n’a été tiré vers le HMS Defender» et rejetant «l’affirmation selon laquelle des bombes ont été larguées sur sa trajectoire».
…et ses inspirateurs
Par la suite, le Telegraph a fait savoir que la décision d’un éventuel passage du HMS Defender dans les eaux territoriales russes avait été prise par le Premier ministre Boris Johnson.
Selon le quotidien, l’itinéraire du destroyer a été proposé par le ministre de la Défense Ben Wallace. Un projet qui a suscité les critiques du chef de la diplomatie Dominic Raab, estimant que Moscou pourrait se servir de l’incident pour ses intérêts.
Poutine dénonce une «provocation» impliquant les USA
Lors de la séance de questions-réponses avec la population ce mercredi 30 juin, Vladimir Poutine a indiqué que la «provocation» au large de la Crimée impliquait non seulement les Britanniques, mais aussi les Américains.
Dans le même temps, le chef du Kremlin a estimé que la réaction russe au passage du HMS Defender dans ses eaux territoriales n'avait pas placé le monde au bord d'une guerre d'envergure.