Sous le feu des critiques en France pour avoir espionné ses salariés, IKEA a aussi créé la controverse outre-Atlantique avec la sortie d’une nouvelle ligne de sofas. L’entreprise de mobilier a en effet profité du «mois de la fierté» pour proposer une gamme de canapés aux couleurs des drapeaux LGBT.
Outre le traditionnel drapeau arc-en-ciel, on retrouve ainsi neuf autres coloris, liés par exemple aux orientations transgenres, non-binaires ou pansexuelles. Si l’initiative en elle-même a beaucoup fait parler, un modèle en particulier a attiré les critiques des internautes: celui dédié à la bisexualité.
Le sofa, orné de mains roses, bleues et mauves comme les couleurs du drapeau bisexuel, porte deux inscriptions énigmatiques sur ces dossiers. L’une dit: «Quand vous changez “ou” en “et”» tandis que l’autre ajoute «personne ne vous croit».
De nombreux internautes se sont moqués du design du canapé. Certains lui ont trouvé un air presque effrayant, se disant «hanté» par ses formes.
D’autres, comme l’écrivain Isaac Fitzgerald, ont établi une comparaison avec un film d’horreur ou fantastique.
«Ont-ils transformé un traumatisme bisexuel en canapé?», s’interroge pour sa part le quotidien britannique Metro.
Face à cet étonnement, Brian Lanigan, le jeune poète bisexuel qui a inspiré le modèle du sofa, a réagi sur Twitter. Il a expliqué que les inscriptions étaient tirées d’un de ses poèmes, en livrant la citation exacte: «C’est bien d’aimer les garçons ou les filles, mais quand vous changez "ou" en "et", personne ne vous croit».
Mois de la fierté
Ce n’est pas la première fois qu’IKEA prend position en faveur de la communauté LGBT. Mi-mai, la compagnie suédoise avait déjà sorti un sac aux couleurs de l’arc-en-ciel pour soutenir l’association L’Autre Cercle, militant pour l’inclusion des LGBT dans le monde du travail.
D’autres entreprises ont surfé sur la vague en ce mois de juin, reconnu comme le «mois de la fierté gay et lesbienne» par Bill Clinton, en 1999. Des marques comme BMW, Lenovo ou Mercerdes-Benz ont ainsi changé leur logo sur les réseaux sociaux, pour l’assortir aux couleurs LGBT. Un engagement pourtant à deux vitesses, plusieurs internautes remarquant que ces logos restaient inchangés sur les comptes à destination du Moyen-Orient.
En Allemagne, le mouvement s’est même intensifié après le vote hongrois d’une loi interdisant la promotion de l’homosexualité. Alors que l’illumination du stade de Munich aux couleurs LGBT pour le match Allemagne-Hongrie avait été un temps envisagé, l’UEFA y a finalement renoncé. Pour marquer leur désaccord, de nouvelles entreprises ont alors décidé de pavoiser leur logo.