Les membres du gouvernement libanais ont rencontré le 28 juin à Beyrouth une délégation russe d’experts et de représentants de sociétés d'investissement pour aborder plusieurs projets de soutien.
Comme le rapporte L’Orient-Le Jour, la réunion était suivie par le ministre des Travaux publics et des Transports, Michel Najjar, et celui de l’Énergie et de l’Eau, Raymond Ghajar, tandis que la délégation russe était emmenée par l'ambassadeur de Russie au Liban, Alexandre Roudakov.
Les parties ont abordé trois axes principaux: la reconstruction des silos détruits au port de Beyrouth en août dernier, une coopération en matière d’infrastructures portuaires et enfin énergétiques. «La délégation a exprimé le souhait de coopérer avec le Liban et de fournir toute l'assistance nécessaire aux ports de Beyrouth et de Tripoli», a indiqué le ministère des Travaux publics et des Transports dans un communiqué.
Le ministre Najjar a précise que la délégation russe passerait «trois jours au port de Beyrouth et trois jours au port de Tripoli afin d'étudier la possibilité de construire de nouveaux silos à blé». Alexandre Roudakov a, de son côté, déclaré que la Russie œuvrerait «à aider le Liban, pays ami, sur les questions de l'électricité et de l'énergie».
Une impasse politique et économique
Depuis les explosions au port de Beyrouth en août dernier, le Liban, en défaut de paiement pour sa dette colossale, s'enlise dans une sévère crise socio-économique. Le pays avait mené l'an dernier des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour débloquer des aides, mais ces discussions ont échoué en raison de divergences au sein de la délégation libanaise.
La communauté internationale, y compris la France, ne cesse de réclamer un gouvernement de «mission» pour mener des réformes. Le pays en est dépourvu depuis plus de 10 mois.
Le 19 juin Josep Borrell, chef de la diplomatie de l'Union européenne en visite à Beyrouth, a estimé que l’accord avec le FMI était la seule solution. Il a même fait allusion à de possibles sanctions ciblées contre des dirigeants libanais responsables de l'impasse politique. En avril, la France avait déjà imposé des restrictions d'accès à son territoire à plusieurs d’entre eux, sans dévoiler leur nom.
Les explosions du 4 août ont fait plus de 200 morts et 6.500 blessés, dévastant la moitié de la capitale. Elles ont été déclenchées par un incendie dans un entrepôt abritant des tonnes de nitrate d'ammonium stockées sans mesures de sécurité. L’enquête menée par des autorités judiciaires libanaises est actuellement au point mort étant donné que le pays a refusé toute aide internationale en la matière.