Après le succès d’Arsène Lupin, Netflix se verrait bien cartonner avec une nouvelle série française, inspirée de la vie de Bernard Tapie. Mais celui-ci ne semble pas enthousiasmé par le projet, comme il l’a déclaré dans un entretien à Var-Matin.
«J’étais contre. C’est le fils d’un copain. Le faire sans me demander mon accord de principe, ce n’est pas très bien. Il y a des choses qu’on ne fait pas. Qu’il y ait des documentaires, c’est autre chose, mais emprunter mon nom, c’est un peu lourd», a-t-il ainsi expliqué au quotidien.
La mini-série, baptisée Wonderman, sera signée Olivier Demangel et Tristan Séguéla, fils du publicitaire Jacques Séguéla. Elle retracera la vie du célèbre homme d’affaires depuis les années 60 et prendra quelques libertés avec la réalité, ont récemment déclaré les créateurs au magazine Première. Ces derniers précisent avoir bien mis au courant Bernard Tapie du projet, sans pour autant demander son appui.
«Dès que l'idée est venue, je l'en ai informé parce que je trouvais ça bien de le faire. Mais on n'a pas cherché à avoir son aval ou son avis. Il n'a pas été du coup impliqué dans l'écriture ni dans les scripts», explique ainsi Olivier Demangel au magazine spécialisé.
La mini-série mettra en avant le «côté surdimensionné du personnage», précise encore le scénariste. Ministre de la Ville sous Mitterrand, patron de presse, propriétaire de l’Olympique de Marseille ou repreneur d’Adidas en 1991, Bernard Tapie est en effet connu pour avoir été un «touche-à-tout».
Netflix devrait diffuser la série, qui comptera six épisodes de 45 minutes, à partir de mars prochain. Le rôle principal sera interprété par Laurent Lafitte.
Agression et appel au vote
Retiré de la vie politique depuis quelque temps, Bernard Tapie a de nouveau fait parler de lui à l’occasion des régionales. L’homme d’affaires avait en effet appelé les électeurs à voter pour Renaud Muselier ou à s’abstenir, pour combattre Thierry Mariani, candidat du RN en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il avait reproché à ce dernier de tenir un «discours fasciste», lors d’un entretien accordé à Nice-Matin, Var-Matin, France Télévisions et La Provence.
Atteint d’un double cancer de l'œsophage et de l'estomac, Bernard Tapie avait également fait l’objet d’un violent cambriolage début avril, à son domicile en Seine-et-Marne. Il avait été molesté et ligoté par trois individus de type africain et nord-africain, à la recherche de biens de valeurs, comme l’avait rapporté une source policière à Sputnik.
Bernard Tapie est également connu pour être au centre de l’Affaire Tapie-Crédit lyonnais, ayant trait à la vente d’Adidas en 1993. Le tribunal arbitral lui avait donné raison en 2008, lui octroyant 403 millions d’euros. Cet arbitrage avait fait grand bruit, d’autant qu’il n’avait pas été contesté à l’époque par Christine Lagarde, alors ministre de l’Économie.
La bataille juridique autour de cet arbitrage est d’ailleurs toujours en cours. Début juin, la cour d’appel de Paris avait ainsi requis cinq ans de prisons avec sursis et 300.000 euros d’amende contre l’homme d’affaires, pour complicité d'escroquerie et détournement de fonds publics.