La situation autour de l’apparition de la nouvelle mutation du variant Delta du coronavirus, qui a déjà été baptisée Delta Plus, est inquiétante, le virus prend de la vitesse de propagation, estime la représentante de l'OMS en Russie, Melita Vujnovic.
«La souche Delta touche beaucoup de cellules, une personne [qui a été infectée par cette souche, ndlr] peut infecter plus de gens et beaucoup plus rapidement, la situation est alarmante», a-t-elle prévenu, invitée de l’émission Soloviev Live diffusée sur YouTube.
Elle a ajouté que la vaccination était nécessaire, car elle réduisait la capacité de transmission du virus et réduisait la probabilité de subir la maladie sous une forme grave.
«Nous ne voyons pas encore le pic, le virus prend de la vitesse. Il faut réagir maintenant. Il faut la vaccination et le port du masque, parce que le vaccin en soi avec le Delta n'est pas suffisant. Nous devons maintenant faire des efforts, sinon il y aura un confinement», détaille la spécialiste.
«Seulement, l’immunité collective et le changement de comportement» pourront aider à faire face à la propagation d’ampleur de ce variant, selon elle.
Faut-il craindre une nouvelle vague de contaminations avec le Delta Plus?
Si la mutation Delta Plus se produit du Delta, il faut se rappeler que, selon l’OMS, ce variant indien a déjà été signalé dans 85 pays. En outre, le ministre indien de la Santé a indiqué qu’au moins 40 cas d’infection avaient déjà été signalés dans son pays au 23 juin.
Toutefois, les scientifiques interrogés sur cette question estiment qu’il est encore très tôt pour faire des conclusions sur cette mutation. Le journaliste et médecin Damien Mascret a notamment rappelé qu’il y a de plus en plus de personnes vaccinées, ce qui rendra difficile pour la nouvelle vague de l’épidémie de lever la tête. Toutefois, il ne nie pas la possibilité d’une «vaguelette» de Covid-19.
«Maintenant, c'est vrai qu'à un moment donné, quand il y a suffisamment de personnes vaccinées, quel que soit le variant qui arrive, il ne trouve plus suffisamment de monde pour relancer l'épidémie. Il peut y avoir une vaguelette, mais il n'y a plus d'épidémie massive», précise le scientifique à Franceinfo.
Pour rappel, deux personnes sont mortes en France des suites d’une contamination par le variant Delta du coronavirus. Deux personnes âgées de 42 et 60 ans, qui n'étaient pas vaccinées et dont l'état de santé «était marqué par des facteurs de risque», sont décédées au Centre hospitalier d'Auch, selon l'agence régionale de santé (ARS) d'Occitanie ce 26 juin.
En outre, le gouvernement français a appelé à une «vigilance absolue» face à ce variant qui représente, selon le porte-parole de l’exécutif Gabriel Attal, «entre 9 et 10%» des nouveaux cas positifs en France. Jeudi, le gouvernement a annoncé un plan d’action destiné à contenir la propagation du variant Delta, particulièrement dans les Landes, où il représente 70% des contaminations.
Toutefois, aucun décès n’était pour le moment attribué au variant Delta Plus.
L’OMS a indiqué qu’elle continue de récolter des informations concernant la nouvelle mutation et qu’il n’y a que des estimations pour le moment sur le fait que la nouvelle mutation pourrait être plus résistante aux anticorps du coronavirus et plus contagieuse.
Les particularités du Delta Plus
Selon les autorités sanitaires, le Delta Plus se transmet plus facilement, est moins sensible aux vaccins à base d’anticorps monoclonaux et s’accroche mieux aux cellules du poumon. Autant de particularités qui font de Delta Plus un variant potentiellement plus dangereux que son parent Delta.
Delta Plus découvert en Inde
Tandis que le variant Delta Plus n’est pas encore assez propagé dans le monde, les autorités indiennes ont mis trois États en alerte face à la propagation de cette mutation. Dans le communiqué publié il y a quelques jours par le ministre de la Santé, ce variant a été qualifié de «préoccupant».