Le RN chute en PACA: les premières estimations des régionales divulguées

D’après les premières estimations à la clôture des derniers bureaux de vote de ce second tour des régionales, tous les présidents sortants de gauche et de droite dont, entre autres, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez, conservent leurs postes. Dans un duel avec le RN en PACA, c’est le Républicain Renauld Muselier qui l’emporte haut la main.
Sputnik

Sur fond de forte abstention à ce second tour des régionales en France, la totalité des présidents sortants sont réélus, selon les premiers résultats tombés juste après la clôture des derniers bureaux de vote. C’est également le cas en PACA où, contrairement à toutes les prédictions des sondages, Thierry Mariani (RN) subit un échec cuisant, Renaud Muselier (LR) étant donné vainqueur avec près de 58% des voix.

Ainsi, le parti de Marine Le Pen n’a remporté aucune région et a effectué une nette chute par rapport à l’élection de 2015. Dans une allocution auprès de ses soutiens, Thierry Mariani a d'ailleurs dénoncé «un système coalisé».

«Notre liste a été battue par tout un système coalisé», a souligné le député européen RN pour qui la campagne qui a eu lieu en PACA «n'honore pas nos adversaires».

Selon M.Mariani, son adversaire Renaud Muselier «a vu tous les intérêts, toutes les puissances, tous les partis – des macaronistes aux communistes – lui venir en aide pour éviter sa défaite». Pour rappel, après le premier tour de l’élection dans la région du sud, remporté par M.Mariani, Jean-Laurent Félizia, tête de liste de la gauche, arrivée troisième, a d’abord annoncé son maintien au second tour avant de retirer sa liste au profit de M.Muselier.

S’expriment ce soir à TF1, Jordan Bardella, bras droite de Mme Le Pen et tête de liste du RN en Île-de-France – où la présidente sortante l’ex-Républicaine Valérie Pécresse l’a emporté - dénonce un «échec pour la démocratie dans son ensemble».

«Moi, j'accueille ces résultats avec beaucoup d'humilité mais c'est un échec, je crois, pour l'intégralité de la classe politique puisqu'une grande partie des Français n'ont vu aucun intérêt à se déplacer pour cette élection, considérant certainement que le résultat, la victoire des sortants réélus quasiment par défaut ce soir, ne changera rien à leur quotidien», déclare-t-il sur le plateau de la chaîne de télévision.

La victoire de la droite classique

Avec les victoires des Républicains, dont Laurent Wauquiez, l’ex-président de LR, en Auvergne-Rhône-Alpes ou Jean Rottner dans le Grand Est, la droite classique semble sortir grande gagnante de cette élection.

Dans la région francilienne, c’est également la présidente sortante, l’ex-Républicaine Valérie Pécresse, qui l’emporte largement face à l’union de gauche (EELV, PS, LFI) formée après le premier tour. Dans un discours donné depuis son QG, la fondatrice du mouvement Libres!, qui est pour l’instant créditée de 46% des voix exprimés, a fait part de l’émergence d’une «équipe de France de la droite et du centre» dans les régions françaises.

«Nous avons fait baisser le Rassemblement national, l’extrême droite, pourtant en ascension depuis plusieurs scrutins. [...] Nous avons fait gagner les forces de la droite et du centre dans une région où la majorité présidentielle a décidé d’engager cinq ministres. [...] Ce soir, une équipe de France de la droite et du centre a émergé dans les régions. [...] J'y prendrai toute ma part», a exposé Mme Pécresse.

Une autre victoire majeure pour la droite ce soir est celle de l’ex-Républicain Xavier Bertrand (52,7%). Le candidat à la présidentielle, qui a conditionné sa participation à l’élection d’avril 2022 à sa victoire dans les Hauts-de-France, annonce désormais être prêt à aller à «la rencontre de tous les Français».

La gauche est toujours là, LREM hors-jeu

Ce soir c’est également la gauche qui s’est montrée résistante, tous les présidents sortants de ce bord de l'échiquier politique ayant conservé leur région, dont, entre autres, Carole Delga en Occitanie (57,8%), Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté (42,5%) ou Loïg Chesnais-Girard en Bretagne (29,5%).

Une autre conclusion à tirer de l’édition de 2021 des régionales: le parti présidentiel n’a pas su s’implanter sur le terrain, aucune région n’ayant été gagnée par LREM.

Exprimant sa déception pour les résultats stériles de la majorité présidentielle, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a qualifié le scrutin d’«élection de statut quo».

«Partout les sortants sont reconduits, […] on entend à droite, à gauche, ici tout le monde a le sentiment d’avoir gagné. La réalité c’est que c’est une élection de statut quo où […] les partis qu’ils soient de droite et de gauche n’ont pas fait de grande performance dans les régions qu’ils ne dirigeaient pas», a-t-il déclaré sur France 2.

Il a d’ailleurs fait part de sa «satisfaction que le Rassemblement national ait diminué», en pointant notamment le choix fait par la macronie en PACA où LREM a soutenu la liste de Renaud Muselier.

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