«Perte de temps précieux»: la Corée du Nord refuse encore de dialoguer avec Washington

Pyongyang n’est pas enclin à reprendre les négociations avec Washington, malgré les offres américaines. Les relations entre les deux pays stagnent, alors que l’après-Trump se prépare.
Sputnik

La Corée du Nord a de nouveau repoussé la reprise du dialogue prônée par les États-Unis. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères coréen rejette la proposition de Sung Kim, envoyé spécial américain en Corée du Nord, qui s’était dit prêt à rencontrer ses homologues «n'importe où, n'importe quand».

«Nous n'envisageons même pas la possibilité d'un contact avec les États-Unis […]. Cela ne nous mènerait nulle part et ne serait qu’une perte de temps précieux», fait savoir Ri Son Gwon, ministre des Affaires étrangères, dans un communiqué relayé par l’Agence centrale de presse coréenne (KCNA).

C’est la seconde fois en 48 heures que les États-Unis essuient une semblable déconvenue. Ce 22 juin, la cadre du parti Kim Yo-jong a en effet ironisé sur les velléités américaines de renouer le dialogue. La sœur du leader Kim Jong-un avait mis en garde contre de faux espoirs, pouvant plonger les États-Unis dans «une déception encore plus grande».

Washington semblait avoir interprété comme une ouverture les récents propos du dirigeant nord-coréen qui avait déclaré mi-juin «se préparer à la fois au dialogue et à la confrontation» avec la nouvelle administration Biden. Outre-Atlantique, cette position avait été lue comme un «signal intéressant» par les proches du Président américain.

L’après-Trump

Si les relations entre les deux pays semblaient s’être réchauffées sous le mandat de Donald Trump, le 45e Président américain rencontrant même son homologue sur le sol coréen en 2019, les interrogations sur les chances de Biden de s’entendre avec Kim Jong-un continuent de planer.

En mai, le nouveau locataire de la Maison-Blanche s’était dit prêt à rencontrer le leader coréen, à condition que celui-ci accepte de discuter de son programme nucléaire. La question de la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne, prônée par Washington comme par Séoul, reste pour l’heure au point mort.

En 2018, le sommet de Singapour entre Trump et Kim Jong-un avait en effet accouché d’un accord en la matière, mais celui-ci n’a jamais été respecté. Pyongyang a même récemment déclaré vouloir renforcer son arsenal nucléaire.

L’approche diplomatique de Joe Biden avec Kim Jong pourrait donc différer de celle de son prédécesseur. Fin mai, le 46e Président des États-Unis avait d’ailleurs admis ne pas vouloir s’appuyer sur «ce qui a été fait dans un passé récent», précisant ne pas vouloir reconnaître «la légitimité sur le plan international» du dirigeant nord-coréen.

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