Lundi 21 juin a repris le procès de 13 harceleurs en ligne de Mila, laquelle est la cible d’insultes et de menaces de mort depuis janvier 2020 et sa vidéo polémique sur l’islam. Lors de l’audience, plusieurs questions ont poussé la jeune femme à répondre de ses propos, jusqu’à devoir se justifier de ne pas être islamophobe.
Questionnée d’abord par le président du tribunal Mickaël Humbert sur le fait que ses propos aient pu blesser, Mila rétorque que «rien ne saurait excuser des paroles aussi criminelles, des messages aussi monstrueux».
«Si, à chaque fois qu’on est choqué, on devait prononcer des sentences de mort, que deviendrait-on?», ajoute-t-elle.
La mère de Mila a également été entendue en tant que témoin. «Certains prétendent qu’une paire de claques à votre fille aurait permis de régler le problème. Que leur répondez-vous?», s’enquiert le président. «Que ça ne me viendrait pas à l’idée de donner une paire de claques à ma fille alors qu’elle se fait attaquer constamment», répond-elle.
Mila responsable?
Viennent ensuite les questions de la défense à Mila, rapportées notamment par Le Point et Le Monde. L’un des avocats demande par exemple à Mila de préciser si «mettre un doigt dans le cul d’Allah [ce qu’elle avait prononcé en direct sur Instagram, ndlr], c’est excessif ou maîtrisé». «Êtes-vous islamophobe?», renchérit un autre. Un troisième pointe le fait qu’elle a récemment sorti un livre: «ne craignez-vous pas que ça reparte?». Un autre encore rappelle qu’elle a «récidivé en novembre avec une nouvelle vidéo».
Face à ces insinuations, Mila s’énerve: «Ce genre de questions, ça commence à devenir malsain!». Son avocat, Me Richard Malka, qui défend également Charlie Hebdo, intervient: «Je vais vous poser la question directement. Est-ce que vous êtes responsable de votre propre harcèlement? Comme ça c’est clair».
Jusqu’à six mois requis
Le lendemain, mardi 22 juin, le parquet a requis trois mois d’emprisonnement avec sursis pour trois personnes poursuivies pour harcèlement. Le double a été demandé pour les neuf autres poursuivies pour harcèlement et menaces de mort. La relaxe a été sollicitée pour un treizième prévenu, au bénéfice du doute, indique l’AFP.
Tous les prévenus sont âgés de 18 à 29 ans, la plupart sans antécédents judiciaires, un seul a présenté ses excuses. La défense plaide notamment que, faute de mention de Mila ou de hashtag dans les messages en question, il n’y a pas de preuve que la victime les a lus. Le tribunal correctionnel a mis son jugement en délibéré au 7 juillet.